Olivia Ruiz chanteuse de CHOC


Paroles et musique
 

Ses instruments fétiches : l'accordéon, la vielle à roue et le ukulele « depuis que je travaille avec Mathias même si j'étais déjà très fan de Thomas Fersen parce que je suis une adepte de tous ses disques».

 

Elle affectionne les duos,
exercice pas facile

 

« Simplement s'il y a affinité avec la personne et que la chanson me plait, je fais. C'est vraiment au cas par cas, je ne me pose pas la question de savoir si les deux voix vont bien fonctionner ensemble. C'est une évidence si deux personnes ont un coup de cœur, le truc se fait sur le moment. Pour Adamo, j'ai craqué sur l'homme et la chanson, il est venu me voir sur scène à Bruxelles. On a passé un bon moment ensemble, puis on s'est revu quelques fois, la complicité est née».

 

Elle travaille à l'affect
 

Et à l'instinct. Après la Star Ac, Olivia piste, il n'y a pas d'autre mot, Juliette. Un avion, une heure de trajet en voiture pour aller lui parler après son concert. Rebelote, Olivia va jusqu'à « s'incruster à son anniversaire ». La chanteuse au demeurant surprise  finit par lui écrire, « J'aime pas l'amour ». Textes et musiques tonitruants, saccadés. Olivia voulait juste montrer quelle ne voulait pas chanter n'importe quoi. De la Star Ac, elle parle d'un truc comme une autre, une possibilité qui s'est présentée au bon moment. « C'était la première édition, soit trois mois avant de rentrer en licence de com, à l'époque je me dirigeais vers la pub, chef de projet... En fait, je ne voulais pas en faire mon métier, je faisais ça comme ça, manière de faire un truc vite parce que mes parents disaient « bac plus deux ». Il y avait cette licence avec de la culture générale sans trop travailler. Finalement, elle intègre la Star Ac, sans trop d'arrières pensées. Avec le recul, elle déclare brut de décoffrage ne rien avoir appris. « Je chantais de la même façon avant et après » reconnaissant cependant que sans l'émission, elle aurait mis dix ans de plus à émerger».

 

D'origine espagnole, elle porte le nom de sa mère, elle a baigné dans un univers musical nourri, « les chansons des années 20 et 40, les chansons partisanes et réalistes de Montmartre du coté de ma grand mère. Mon père c'était Nougaro et ma mère écoutait Rita Mitsouko et Graem Alright qui reprenait des trucs de Cohen». Elle creuse son sillon, une bande d'amis à ses côtés, elle écume petites et grandes salles sans vergogne parce que chanter la galvanise complètement, lui permet de rêver, de jouer à une autre. Une chose est certaine, cette fille qui décidemment a le sang chaud peut se révéler très surprenante. Interrogés, ses fans, les vrais capables de faire le pied de grue des heures  avant son concert, affirment ressentir une fille sans prétention proche d'eux. Olivia a du peps, de la voix, du carafon alors pourquoi diable avoir accepté de poser pour une pub ventant une marque de soda trop omniprésent, fusse-t-il light ? 

 




 

 

 

 

 

 

 

La jolie « femme chocolat » cache un caractère bien trempé. Du sang espagnol circule dans les veines de cette forte personnalité qui n'aime rien moins que sa liberté et chanter.

Par Philippine Petite-Baronne

 

Attentionné au nom de l'auditeur, le programmateur musical  de France Inter expliquait récemment ne diffuser uniquement des albums comportant au moins trois titres « leads ». Un énorme travail d'écoute, d'écrémage et un certain talent de détection dont Melle Ruiz a bénéficié. Dans la foulée, Manoukian, le philosophe du décoiffant jury de la Nouvelle Star racontait le plus sérieusement du monde que la musique dite de variété est morte... Les chanteuses à voix au placard... Il y a enfin une piste de libre sur la FM pour Miss Ruiz ! Sortie grande victorieuse des Victoires de la musique, catégorie interprète féminine et spectacle musical, elle appartient à cette nouvelle scène française de chanteurs à texte raflant tout sur son passage. Elle nous a accordé un entretien peu avant son récent concert lyonnais.

 

Olivia n'est pas forcément grande, pulpeuse en revanche, les formes engoncées dans une longue robe de lainage brun, improbable pour une autre. Son immense chevelure inonde un visage dépourvu de maquillage marqué d'une bouche à croquer et de deux prunelles brunes incisives. Un soda ou une cigarette en main, elle répond à brûle pourpoint, vite. D'emblée, on ne peut que remarquer sa vivacité, sa détermination. Elle ne ressemble en rien au personnage de fille débridée tendance boudeuse en robinette dorée qu'elle donne à voir quand elle chante la Femme Chocolat.

Deux Victoires de la musique, « je suis contente, il n'y a pas grand chose à dire. J'étais surprise, il n'y a eu aucune fuite. » Après les Victoires et le grand dîner qui a suivi, elle s'est tout simplement reposée dans son appartement parisien, trop contente de disposer d'un lundi de libre, « ça fait longtemps que je n'avais pas eu un jour pour moi ; j'ai fait des courses, le ménage, des lessives ». Un jour de vie dite normale. On croit être sur la bonne piste, en lui disant qu'elle est un mélange de la chanteuse rock des années 80 Élie Medeiros et de Zazie pour la chevelure et une certaine liberté d'esprit. Si elle admet avoir apprécié Élie quand elle était petite, elle vous laisse sur le flanc quand elle déclare n'avoir pas d'affinité pour Zazie. On insiste peut-être à tort, «  mais vous avez un côté, une voix canaille ? » Elle ne s'en laisse pas conter, surtout garder la maîtrise, se raconter soi et pas une autre. « Mon univers est quelquefois sombre et pesant, parfois léger. Le côté canaille ou juste frais de mes chansons cache souvent une seconde lecture un peu plus rigoureuse entre guillemets. Il y a toujours autre chose derrière ». On s'enquiert de la nature du message qu'elle veut faire passer et la réponse est sans contrepartie, «  Je fais et ensuite on prend ou, on ne prend pas. Je crois que ça tue la création de se poser des questions au moment où on fait des chansons. Je n'ai pas la prétention de vouloir faire passer un message. Une fois que j'ai terminée une chanson, que je l'aie choisi, j'analyse simplement pourquoi je l'ai voulu ».

 


 

 


Olivia en questions

Chanter ?
Dés fois, j'ai l'impression que c'est plus la vie qui a décidé pour moi. Je ne me suis jamais dit que je ne voulais faire que ça.

Un rêve ?  Chanter avec Pathy Smith, Nike Cave, Tom Waits, Boran Brégovic, Émir Kusturica.

Libre ? Très libre, juste une question de vie ou de mort ; si je ne me sens pas libre je ne plus rien faire. C'est juste indispensable. Mes parents m'ont transmis, le travail, le fait de trimer pour arriver à ses fins.

Concert rime avec fatigue ? Il n'y a que le sommeil qui répare la voix, peu importe les problèmes de dos, de fatigue vocale tant qu'il y a le moral. Magnésum, acérola, oligosol, ce n'est pas de la coquetterie de bobo, c'est indispensable.

Mode d'écriture ? En tournée depuis un et demi, c'est toujours moi qui vais me coucher la dernière car j'ai du mal à redescendre à cause de l'adrénaline. Après avoir lu quelques pages, j'écris

Son image ? Je m'amuse avec mes fringues mais je ne me sens pas du tout fragile ou petite fille. Je suis comme je suis, c'est à prendre ou à laisser. Si j'avais pris le temps de travailler mon image, je n'aurai pas eu le temps de faire 350 concerts en trois ans.

Accent ? J'ai appris à le gommer au théâtre ; il s'en va de façon innée quand je chante.

Des conneries : J'en ai fait plein

Fille à papa ? Pas du tout, malgré la force du lien qui nous unit, on est aussi entre chien et chat.

Quelqu'un ? Oui.

Des enfants ? J'ai l'espoir d'en avoir quatre ; deux garçons, deux filles, ils s'appelleraient Théva, Pablo, Luna et Lillou.

Projets ? Écrire un bouquin four tout rempli d'anecdote de vie, de photos... Cela a déjà été fait avec Arthur H et Juliette, c'est plus un objet qu'un véritable bouquin. En septembre je vais tourner avec François Hadji-Lazaro et Audrey Marney dans une tragédie musicale avec des reprises de Bourvil, Ferre...

Gourmandises ?  Les fruits de mer, toutes les bonnes choses.
Cigarette ? Je fume, rien n'est un défaut si c'est assumé.
 


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