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Anne
Goscinny
Les mots
dans
le sang
Converses,
Blue-jean, clavier
greffé aux mains, on-line
toute la journée, Anne
Goscinny, demoiselle torturée par
la perte brutale de son père
décline à
Lyon Mademoiselle
son bonheur autour des
valeurs « famille, travail
et
humilité ».
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Nostalgique
d'une « enfance dorée et pleine d'amour », éplorée d'une époque
mademoiselle très torturée, jamais à l'endroit où je devais être »,
les choses s'apaisent de ses vingt-cinq à trente ans « période après la
mort de maman jusqu'à la rencontre avec mon mari ». Phase où Anne
Goscinny, célibataire, croque la vie et les soirées entourées de ses amis.
Rencontre avec
Aymar du Chatenet,
éditeur du « Petit Nicolas ». S'ouvre une
autre vie, « celle avec mon mari et mes enfants où je n'ose décrire mes
instants de bonheur de peur de les faire fuir». Elle garde cependant
son nom de jeune fille, peur de grandir, certainement pas ! « Mes
parents sont morts tous les deux à cinquante et un ans et pour moi,
vieillir est un luxe ». Justement, garder son père présent à ses côtés
est très important. « Je trouve ça un peu étrange d'avoir à choisir
entre son père et son mari. Garder mon nom de jeune fille ne m'empêche pas
d'aimer mon mari et d'être sa femme ». Et qui dit femme, dit maman, la
plus belle aventure d'Anne Goscinny. Si un brin de folie aurait pu la
faire tout quitter par amour, depuis l'arrivée de ses deux enfants,
Salomé et Simon, rien n'équivaut le bonheur partagé des parties
de « Mille bornes » chez les Chatenet. « Même si je prend du temps pour
écrire, indispensable à mon équilibre, tant qu'ils ont besoin de moi pour
se construire, ils passeront toujours avant tout ».
Des mots pour des maux
"Le
bureau des solitudes" en 2002, "Le voleur de mère" en 2004 et "Le père
éternel" en 2006. Même si les ventes en librairie ne sont pas à la hauteur
de ses espérances,
les critiques n'en sont pas moins excellentes. Certainement parce que Anne
Goscinny dévoile son âme au fil des
pages mais également un esprit torturé d'une enfance difficile.
Histoire d'escroquerie, récit de la perte
douloureuse d'un père, non-dits, révélations brutales... « Bien sûr qu'il
y a du vécu dans mes romans. Le second est d'ailleurs totalement
autobiographique, l'histoire de la maladie de ma mère, les drames que cela
a impliqué. Le troisième concerne une petite fille qui vit mal la mort de
son père et a du mal à grandir et se construire en tant que femme ».
Plus qu'un rêve de petite fille, Anne Goscinny, les mots dans le sang,
déjà à l'âge de douze ans écrivait ses premières nouvelles. Mais pour
cette « mail-addict », au clavier intouchable, écrire est un art qui la
prend au ventre. « Je mets énormément de temps à me remettre de
l'écriture et de la parution d'un livre. Un peu à la manière d'un
accouchement, il faut se remettre, maigrir, reprendre une autonomie par
rapport au bébé. Je vis ma vie d'écrivain de façon similaire.» Ainsi,
à la question « des projets de nouveau roman ?», elle répondra : « J'ai
deux choses sur le feu. Je ne sais pas lequel verra le jour. Je n'en suis
qu'à trois livres, j'espère que le quatrième sera encore mieux et ainsi de
suite. Ma carrière commence.»
Apoline Carlotti |
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