Par Marc Polisson
L’année 2016 restera à jamais gravée dans la mémoire du curé de l’immaculée Conception. Un an après son lynchage médiatique, il ne reste rien des accusations portées contre lui mais les dégâts sont considérables.
« L’affaire est classée sans suite. Nous avons considéré qu’il n’y avait pas d’infraction. » Les propos du Parquet de Lyon sont clairs comme de l’eau de roche. Les deux plaintes déposées contre le cardinal Barbarin au sujet de l’abbé Billioud ont été jugées irrecevables aussi bien sur le fond que sur la forme. Il ne s’agit pas d’un classement pour cause de prescription ou sans motif : la plainte n’a pas abouti car aucune infraction ne peut lui être reprochée. La preuve de péril imminent n’est pas établie tout comme le délit de non-assistance à personne en danger. Le volet judiciaire est désormais clos, mais les médias seront-ils au rendez-vous pour diffuser l’info ? Il y a un an, ils avaient été plusieurs centaines à relayer les accusations du Figaro… En pleine affaire Barbarin, on avait alors assisté à une curée médiatique sans précédent. Les anti-cathos se sont rués dans la brèche avec des relais médiatiques inattendus. Comme le Figaro ! L’hebdomadaire les Potins d’Angèle a révélé le nom de l’accusateur anonyme, chef d’orchetre de cette énième attaque contre le primat des Gaules. Il s’agit du porte-parole du Ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet (photo ci-dessous) qui a réfuté dans nos colonnes être à l’origine de la fuite. Le fait que dans la foulée, son patron Manuel Valls ait réclamé la démission du cardinal Barbarin laisse à penser que l’opération avait été bien orchestrée par le pouvoir socialiste. A la rédaction du Figaro, pour se dédouaner, on affirme que leur source émargeait directement du diocèse de Lyon. La journaliste Anne Jouan n’a-t-elle été que la courroie de transmission du Ministère de l’Intérieur ou y a-t-il une taupe dans l’entourage du cardinal ?
La justice de la République plus alerte que celle de l’Eglise
Il est encore trop tôt pour répondre à ces questions. L’urgence est ailleurs. Comme après toute tempête, il faut désormais songer à réparer les dégâts. Sommé de quitter sa paroisse de l’Immaculée Conception, l’abbé Billioud se serait retrouvé à la rue sans l’aide d’un groupe d’amis qui l’a accompagné matériellement et moralement. En dépit de la présomption d’innocence, il a été lâché par sa hiérarchie. Dans une lettre ouverte, ses amis Gilles de Romanet, Geneviève Troncy, Christian Plasse, Bénédicte Rabany et Xavier Charpe demandent au cardinal Barbarin « de rendre à l’abbé Jérôme Billioud son honneur en lui confiant un nouveau ministère ». Contacté par Lyon People, le diocèse de Lyon est visiblement embarrassé par la tournure des évènements. Pierre Durieux nous indique que « le diocèse ne communiquera pas officiellement à ce sujet sans avoir reçu la décision du parquet. » Ce qui signifie que tout le monde est au courant sauf lui… puisque l’Officialité en a eu connaissance. Et le directeur de cabinet de monseigneur Barbarin de préciser que « la justice de l’Eglise s’enclenche au terme de la procédure de la justice de notre pays. C’est donc à l’officialité de Lyon qu’il revient de mener désormais une enquête canonique qui aboutira à une décision de l’archevêque. » Une réponse de jésuite qui ne saurait satisfaire les défenseurs de l’abbé : « C’est parce que Jérôme Billioud a été lavé de cette accusation ignoble que le cardinal est en retour blanchi de l’accusation d’avoir protégé un pédophile » conclut Xavier Charpe dans un courrier adressé à Pierre Durieux.
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