Lyon. La mode écologique selon Grégory Doucet : anorak chinois et baskets brésiliennes

20 janvier, 2025 | Actualités Lyon | 0 commentaires

Texte : Marco Polisson – Une nouvelle fois, le maire de Lyon a fait assaut d’élégance pour représenter notre capitale lors de la visite de Yannick Neuder, le nouveau ministre de la Santé. On s’est intéressé de près aux lieux de fabrication de ses vêtements…

La scène s’est déroulée vendredi 17 janvier 2025, dans l’après-midi à l’hôpital cardiologique (boulevard Pinel à la frontière de Bron et de Lyon). Plusieurs élus accueillent le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, présent dans notre ville pour une séquence aux hospices civils de Lyon consacrée à « la prévention et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le secteur de la santé ».

Il n’est pas difficile de distinguer le petit Grégory parmi les personnalités qui respectent les symboles du protocole républicain. Notamment Jérémie Breaud, maire de Bron, et Raymond Le Moign, directeur général des Hospices Civils de Lyon (ci-dessus). Des usages que, 4 ans après son élection Doucet n’a toujours pas intégrés, en témoigne son accoutrement : jean, baskets Veja et anorak de la marque HH. Intéressons-nous à cette dernière.

Un anorak fabriqué en Chine ou au Bangladesh ?

La maison norvégienne Helly Hansen, présentée comme une marque leader dans le domaine du vêtement outdoor n’est pas un modèle en matière de localisme et de relocalisation industrielle. « Les usines avec lesquelles Helly Hansen travaille viennent du monde entier, comme la Chine, le Sri Lanka, la Turquie et Taiwan » dévoile le magazine Forbes.

D’autres sources rajoutent le Bangladesh, le Cambodge et le Vietnam, paradis de la condition ouvrière, comme chacun sait. Ce que confirme la marque HH sur son site internet : « Over 40% of our Tier 1 suppliers are located in China and some of the suppliers we have been working with for more than 20 years. The 2nd largest volume of products is made in Bangladesh. »

Quant à ses baskets, de la marque Veja, elles ont également parcouru 9 200 kilomètres avant d’atterrir dans la boutique éponyme de la rue de la Barre. Depuis la création de la marque il y a 20 ans, « nos baskets sont toujours fabriquées au même endroit : au Brésil. Nous produisons des baskets à la fois dans le Nord-Est et le Sud du pays. » déclare Veja sur son site internet.

Grégory Doucet pris en flagrant délit de récidive

C’est donc en toute conscience que Grégory Doucet qui passe son temps à nous culpabiliser et à prêcher l’écologie punitive – pour les autres – achète des vêtements qui ont fait le tour de la planète pour arriver jusqu’à Lyon. Sans parler, en ce qui concerne HH, de l’aspect social et des mirobolants salaires des ouvriers en Chine communiste, phare de la démocratie et pays modèle en matière de droits de l’homme.

Cette affaire fait écho à la polémique des doudounes du personnel de la Ville de Lyon révélées en 2023 par le syndicat Sud Solidaires : « Il apparait sur l’étiquette de ces doudounes que celles-ci ont été confectionnées au Bangladesh. Le problème c’est qu’il y a comme souvent avec le Maire et son équipe un décalage entre le discours et les actes. Nous connaissons tous l’impact sur le climat lié à des achats textiles fabriqués à bas coût en Asie.

Le maire (qui a fait carrière dans l’humanitaire, ndlr) n’est pas sans ignorer non plus les conditions de travail dans les usines textiles au Bangladesh où travaillent principalement des femmes (et des enfants *) dont l’exploitation est une triste réalité.

En achetant des doudounes confectionnées au Bangladesh, le Maire de Lyon et son équipe ne font que pérenniser un modèle libéral basé sur l’exploitation et la recherche du profit à tout prix », pointait le syndicat. Deux ans plus tard, rien n’a changé. Toujours à fond dans l’hypocrisie, l’éphé(maire) de Lyon…

Quant au vice-président écologiste de la Métropole, un inconnu nommé Blanchard, il s’est distingué par son absence à la visite des soins intensifs. En revanche, il a fait honneur aux petits fours…

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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