La chronique satirique de Marco Polisson

Le maire du 3^ème, furieux de ne pas voir été réélu au premier tour comme en 2008, a réalisé un très mauvais score à Montchat. Où il a publiquement réclamé la mise au pilori de nos magazines.

Thierry Philip a la pression. Il représente Gégé 1^er dans le troisième arrondissement, celui qui est décisif pour l’élection du maire de Lyon tout comme pour celle du président du Grand Lyon. Nos révélations sur les démolitions engagées à Montchat depuis 2001 (50 maisons rasées) l’ont fait piquer une colère noire, de celles qui sont régulièrement subies et redoutées par ses collaborateurs.

Alors qu’il est habituellement absent du quartier, il s’est mis à le sillonner frénétiquement après la sortie de notre magazine. Répétant à qui voulait l’entendre – c’est-à-dire pas grand monde – que Montchat n’était pas un village martyr et que nous racontions des balivernes. Manque de pot, les chiffres publiés dans Lyon People émanaient directement des habitants et des services du Grand Lyon… que nous saluons pour leur effort de transparence. L’ampleur des destructions a même surpris Alain Barrelle, le très averti rédacteur en chef de la Gazette de Montchat. « Dossier très bien étayé. Je n’étais pas moi-même remonté aussi loin. Le débat continue ! » nous écrit-il.

Ça n’a pas suffi à calmer Thierry Philip. Cette vérité révélée dans nos colonnes, il n’a pas su la digérer. Ce qui nous a valu une descente en flammes,  presque un autodafé, en place publique. Mercredi 19 mars 2014, en choura au château de Montchat, devant une assistance médusée, il a réclamé la destruction pure et simple de notre journal. Là encore, ça n’a eu aucun effet. Chez les commerçants du cours du docteur Long qui ont refusé de se soumettre à son oukase, nos magazines se sont arrachés.

Dans les urnes, il a également perdu Montchat. Il rêvait d’un grand chelem dans le 3^ème, mais sa liste arrive derrière celle de son opposant Pierre Berat dans les bureaux 331, 332 et 339. Les électeurs ont, à l’évidence, sanctionné sa politique bétonnière. S’il est fort probable qu’il soit réélu, qu’il sache cependant que nous n’abandonnerons pas notre combat pour la préservation de la diversité architecturale de Montchat. Nos sentinelles montchatoises veillent, nous sommes à leur côté.