Texte : Jean-Marc Requien – Dans une récente interview du Point, Laurent Wauquiez se compare à Octave, fils adoptif de César et premier empereur de Rome.
Voilà qui doit réjouir mon ami Alain Roche qui s’était amusé à sculpter les bustes de nos maires, de Herriot à Gégé en passant par Louis Pradel, Francisque Collomb, Michel Noir et Raymond Barre transformés en empereurs ou sénateurs romains. Une œuvre intitulée « Lugdun’hommes », en hommage sans doute aux empereurs Claude et Caracalla nés à Lugdunum.
Quoi de plus naturel puisque Roche a toujours aimé jouer avec les anachronismes avec humour. On remarquera que dans cette galaxie manque notre intérimaire actuel ; il faut dire que comme beaucoup de lyonnais, notre ami n’apprécie pas trop le petit Grégory. Se risquera-t-il à immortaliser Laurent Wauquiez en Octave. L’avenir le dira ? !
Alain Roche dans son atelier croix-roussien – Photo Saby Maviel pour Lyon people
On peut regretter que Roche n’expose pas davantage.
Cet esprit libre, s’il en est, déteste se soumettre aux obligations et contraintes d’un monde artistique en pleine déliquescence. Conséquemment, il expose peu ses œuvres remarquables qui s’inscrivent dans une relecture de l’histoire de l’art. Comment oublier son monumental buste de la Joconde exposé en 2001 au Japon et plus tard dans de nombreuses expos consacrées à Mona Lisa.
On se souvient également de son expo à la Tour Rose avec cette kyrielle de « sourires de la Joconde » en ronde- bosse frontal à la manière de Picasso, Miro, Léger et autres Mondrian. Aujourd’hui, seuls quelques initiés peuvent admirer ses œuvres récentes dans son atelier, notamment ce « collier de pharaon » réalisé à partir de petites figurines de guignols soigneusement alignées pour représenter l’amphithéâtre de l’Assemblée nationale.
Peut-être conviendrait-il de profiter de ce qu’il est encore bien vivant pour consacrer une rétrospective dont il rêve sans doute en secret à cette figure croix-roussienne incontournable. A la galerie Mémoire des Arts, Alain Roche exposera une sélection de ses aquarelles réalisées en Grèce. Un accrochage inédit puisqu’elles n’ont jamais été présentées.
Les terres cuites de Paul Marandon
Paul Marandon, que son ami Alain Roche est parvenu à convaincre d’exposer avec lui, sort exceptionnellement une série de terres cuites de son atelier croix-roussien. Leur solide et longue amitié fut sans doute le déclencheur pour faire sortir cet ours de son antre. Un ours de grande taille au cœur tendre, très aimé. Son atelier est régulièrement fréquenté par voisins et amis, car l’ours -philosophe aime les agapes.
Ceux qui suivent avec intérêt sa production ont compris que visible et invisible sont les ferments de son travail. Il se révèle tout en er dans ses créations rées de la glaise, vibrantes de ses tourments mais aussi de sa quête de la beauté. Tout à son art, Paul Marandon savoure le bonheur de s’abstraire du réel, de perdre toute no on temporelle quand il façonne son sujet.
Du 14 mars au 17 avril 2025
Galerie Mémoire des Arts, 124, rue de Sèze – Lyon 6e
Contact : Paule Martigny 06 32 62 93 21
Le vernissage
Jeudi 13 mars 2025
Le vernissage s’est tenu ce jeudi 13 mars, à leur image, de façon chaleureuse et bon enfant. Les amateurs d’art se pressaient à l’intérieur pour contempler leur travail et profiter de quelques douceurs faites maison.
De l’extérieur, on ne pouvait pas se tromper, il suffisait de suivre les éclats de rire et les fortes discussions avant de tomber sur les deux joyeux compères, un verre de rouge à la main, et d’être accueilli par la galeriste Paule Martigny. MN
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