Professionnels du secteur et particuliers lyonnais constatent la dégradation avancée des tombes et la mauvaise gestion des cimetières et du service des concessions.
Honorer ses morts est devenu une double peine à Lyon. A la tristesse s’ajoute un sentiment de dégout. Plusieurs professionnels du funéraire, ainsi que les familles, disent subir la gestion calamiteuse des cimetières de Lyon par la mairie écologiste.
Tous expriment leur agacement face à une administration indifférente. « Nous avons le sentiment que tout est fait pour nous empêcher de travailler et pour compliquer les démarches des familles », s’indigne Thomas*, gérant d’un opérateur funéraire à Lyon.
Les professionnels du secteur peinent à obtenir les autorisations nécessaires pour effectuer des travaux dans les cimetières. « Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il y a un problème, que la Direction des Cimetières est très tatillonne par rapport aux autres mairies de l’agglomération, il manque toujours un papier », précise Thomas.
Une mauvaise gestion des cimetières
« De nombreuses familles se plaignent d’une dégradation dans la gestion des cimetières », indique Thomas. « Pour les élus, la priorité ce ne sont pas les familles endeuillées, c’est la végétation », ajoute ce dernier.
La pratique de la « tonte tardive », visant à favoriser la végétalisation des cimetières, ne semble pas compatible avec l’inclusion des personnes en situation de handicap et les personnes âgées. « Lors de l’été 2023, les herbes étaient si hautes dans certaines allées que ces personnes n’ont pas pu accéder à la tombe de leur défunt et ont dû faire demi-tour ».
Désormais, il est également interdit aux professionnels chargés du nettoyage et du fleurissement des sépultures de travailler aux mêmes horaires que les cantonniers du cimetière pendant les périodes de canicule. Ils sont alors condamnés à travailler sous une chaleur insupportable quand, dans le même temps, les fontaines sont coupées par arrêté préfectoral en raison de la sécheresse.
Fleuristes, marbriers et pompes funèbres regrettent aussi la fermeture intempestive des cimetières, dès que le vent souffle fort. Un fait nouveau qui résulte du rattachement des cimetières aux « Parcs et Jardins » de Lyon, auxquels s’appliquent des mesures de fermeture en cas d’alerte météo.
« Certaines personnes viennent de loin et trouvent portes closes », insiste Thomas. L’an dernier, les cimetières ont notamment été fermés par la Ville de Lyon quelques jours à la Toussaint, période privilégiée par les familles qui viennent de loin pour venir se recueillir sur la tombe de leurs défunts.
Un patrimoine laissé à l’abandon
Sans compter les nombreux vols qui font régulièrement l’objet de plaintes de la part des familles, dépitées face à l’absence de réponse efficace. Aux larçins s’ajoute aussi un sentiment d’abandon total de nombreux monuments funéraires, dévorés et détruits par le lierre, notamment au cimetière de Loyasse.
Impuissant, le personnel des cimetières est contraint d’appliquer les directives des écologistes qui refusent d’entretenir les allées et les tombes des cimetières sous couvert de protéger la biodiversité. Le résultat est déplorable : des ailantes envahissants, et toutes sortes d’herbes folles prolifèrent de façon anarchique, comme l’ont constaté de nombreux Lyonnais.
« Fidèle lecteur du journal, je vous fais part de la colère après être passé ce jour dans le nouveau cimetière de la Guillotière. C’est scandaleux de voir l’état d’abandon dans lequel l’ont plongé les élus écologistes… Je vous joins quelques photos édifiantes. Cela mérite peut-être un coup de gueule sur votre journal… » nous écrit Gilles B.
Le problème du service des concessions et la fin des concessions familiales
Autre problème, les familles rencontrent de plus en plus de difficultés pour inhumer leurs défunts dans leur concession familiale. Dorénavant, la Ville de Lyon n’autorise, que de façon très restrictive, les réductions de corps visant à libérer de la place, et sous réserve d’avoir bien obtenu l’autorisation de tous les descendants. Un usage pourtant en vigueur depuis des décennies, permettant aux familles de véritablement disposer d’une concession « familiale ».
La Mairie considère qu’il suffit alors aux familles d’avoir recours à la crémation, ce qu’elles ne souhaitent pas forcément, ou simplement de racheter une nouvelle concession. « C’est un peu de la vente forcée puisque vous avez une concession, parfois à perpétuité, mais vous ne pouvez pas inhumer un membre de votre famille à l’intérieur », s’indigne Thomas, qui rencontre régulièrement des familles confrontées à ce problème.
« Cela représente un surcoût important, surtout quand on connaît le prix d’achat d’une concession dans les cimetières lyonnais », explique ce dernier. Les professionnels du funéraire espèrent pouvoir faire entendre raison à la mairie de Lyon, avec un dialogue constructif et une concertation, dans l’intérêt des familles.
« J’irai bouffer sur vos tombes »
Ces faits sont le parfait reflet du mépris que manifestent les écologistes envers nos défunts. Les élus bobos n’ont aucun respect pour un patrimoine et une histoire que hors sol ignorent. Le summum ayant été atteint le 12 juillet 2021, quand ils ont installé un buffet à même les tombes dans le cimetière de la Guillotière.
Rapportée sur internet par notre confrère Pierre Chemel d’Actu Lyon, et illustré par la journaliste du Point Géraldine Woessner, la profanation du cimetière pour fêter sa labellisation en refuge LPO a déclenché une polémique dont les auteurs, Nicolas Husson et Grégory Doucet, n’ont manifestement toujours pas retenu la leçon.
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