Texte : Marc de Jouvencel – Après sa mise au secret pendant 10 ans, pour cause de restauration, « Le Bénédicité » a été officiellement présenté à ses mécènes au Musée Jean Couty. Un instant intemporel.
Seul regret de la soirée, l’absence d’un moment magique et solennel – qui aurait pu prendre la forme d’un lever de rideau – pour célébrer, avec effet de surprise, la renaissance de cette œuvre magnifique. Cette parenthèse refermée, il n’en demeure pas moins que la toile, restaurée avec passion, aimante le regard. Qu’elle retrouve, 60 ans plus tard, l’île Barbe, berceau artistique de son créateur, en fait un moment d’exception.
Que nous dit cette œuvre unique ? La scène, figée sous le couteau et le pinceau de l’artiste Jean Couty ne relève pas de la fiction. Il s’agit de 5 religieuses de la communauté des petites sœurs de Calais, installée montée Balmont à la Duchère, peintes en taille réelle et in situ, alors qu’elles récitent les grâces avant de déjeuner dans leur salle à manger. Même quand on est à leur hauteur, difficile d’être à la hauteur de leur engagement et de leur désintéressement..
Une restauration financée par les institutions et les particuliers
Comme l’a rappelé Raymond Le Moign, directeur général des Hospices Civils de Lyon qui l’ont acquise en 1966, au-delà de sa dimension artistique, cette toile culte et monumentale (H 2,26 m x H 3,63m) est un témoignage intemporel de reconnaissance et une action de grâce pour toutes les sœurs hospitalières, qui, pendant des centaines d’années, se sont dévouées au service des malades à l’hôpital de la Charité, à l’Hôtel-Dieu ou à l’Antiquaille.
La restauration du tableau, confiée à l’expertise de Caroline Snyers, a mobilisé 28 mécènes – dont la Région Auvergne Rhône-Alpes et le promoteur 6ème Sens Immobilier – sous l’égide de la Fondation du Patrimoine. La souscription lancée en 2020 a permis de boucler le budget des travaux auxquels ont pris part Thierry Martel, Béatrice Damour, Camille Romggio et Olivier Faccioli.
Le Bénédicité est à admirer au Musée Jean Couty (Lyon 9) jusqu’au dimanche 19 janvier 2025.
Il intégrera ensuite les réserves du musée avant d’être exposé en septembre 2025 au Musée de l’Antiquaille (Fourvière).
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