Texte : Morgan Couturier – Placée en liquidation judiciaire le 23 juillet 2024, l’enseigne de montres de luxe d’occasion, Crésus, n’a pas tardé à rebondir.

Malgré l’été et sa parenthèse d’activité, la nouvelle avait fuité, laissant craindre la disparition de la marque, imaginée en 1993. Depuis le 23 juillet et un jugement du tribunal de commerce, Crésus semblait même contraint de libérer les lieux, comme bon nombre de commerçants de la Presqu’île depuis sa fermeture annoncée.

Les tristes exemples de Bertrand Guyot et de Villa Borghese sont encore dans les mémoires. Heureusement, la rentrée est venue dresser un tout autre tableau. Sur site, la lumière de la boutique, vieille de 20 ans, continue en effet, d’égayer la rue Gasparin et de dévier le regard des quelques passants, intrigués par ce « concept d’achat malin de montres de seconde main ».

La raison de cette survie tient alors à l’actualité : le rachat de la marque le 1er août dernier, par le groupe bisontin, Maty, piloté par son directeur général, André Ségura. « Le placement en liquidation judiciaire était une mesure stratégique pour céder l’entreprise », justifie-t-on du côté de la boutique du 29 rue Gasparin.

Avec cet investissement, Maty veut surfer sur l’essor du marché de la seconde main

« L’ADN de Crésus ne change pas. On est content parce que c’est un groupe français, très familial. Notre puissance financière est renforcée », poursuit-on. Et pour cause, le joaillier bourguignon affiche un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros, à en croire Les Échos. Et si l’équipe lyonnaise n’a pas changé, la reprise de la boutique, comme de la gestion du site internet, a vocation à renforcer l’attractivité de la marque.

Dans les faits, le groupe Maty souhaite ainsi tirer profit de cette reprise pour développer sa présence sur le marché de la seconde main, aujourd’hui estimée à « 5 à 10% de son chiffre d’affaires », décrivent nos confrères.

Le web pour surmonter l’abandon progressif de la Presqu’île

 « Nous aurons à cœur de développer la marque Crésus dans l’avenir et de renforcer notre positionnement sur ce segment de marché », témoigne Maty, via un communiqué.Ces ambitions dessinées, Crésus va donc reprendre le fil d’une riche histoire, forgée par le Lyonnais Christian Odin.

« Quand on voit son bébé en difficulté, on est triste. C’est une bonne nouvelle. Maty est une entreprise respectable. Je leur souhaite de réussir », valide le fondateur, aujourd’hui tourné vers la course automobile.