Texte : Morgan Couturier – Si son placement en liquidation judiciaire, le 27 juin 2024, avait ouvert la voie aux supputations, Joël Maier a tenu à rassurer sa clientèle : ses pavlovas ne vont pas décamper. Seul le salon de thé, initié en mai 2023 et insuffisamment fréquenté, est voué à disparaître.
C’est bien connu, les nouvelles vont vite, lorsque celles-ci sillonnent les rues de la Capitale des Gaules. Dès lors, lorsque la rumeur d’une liquidation judiciaire de la société Pavlovas par Joël Maier eut circulé, nombreux furent les amateurs de plaisirs sucrés, à craindre la disparition du réputé pâtissier lyonnais.
Lui-même d’ailleurs, participa à renforcer la fiabilité de l’information, lorsque sa boutique de la rue de l’Ancienne Préfecture, afficha exceptionnellement fermée, le 16 juillet dernier. Plus loin, son salon de thé de la rue Mercière se présentait lui aussi, rideaux tirés, les étals vidés et la terrasse rangée.
Le lendemain, la réalité fut heureusement bien différente, le fief de Joël Maier et sa femme Dominique laissant à nouveau le public se délecter de ses créations. La raison ? Le jugement, entériné le 27 juin dernier, par le tribunal de Commerce de Lyon, ne concerne que le salon de thé, dépourvu d’activité depuis février.
La fréquentation réduite par la fermeture progressive de la Presqu’île
« Ça ne chiffre pas assez », regrette l’intéressé, contraint de jongler avec une fréquentation en baisse, où les touristes ne suffisent plus à financer le remboursement des loyers et à remplir les caisses. « On devrait faire trois fois plus de chiffre », nous livre-t-il, alors que la fermeture progressive de la Presqu’île nuit également à son activité.
« On ne travaille pas comme on devrait travailler », avoue-t-il d’ailleurs à demi-mot, bien que les raisons de cette fermeture soient diverses et variées. Car ledit salon de thé, un temps réorganisé en brunch du week-end, n’avait pas vocation à disparaître. « J’avais une nouvelle idée en tête, mais le bailleur n’a pas souhaité élargir le bail », explique Joël Maier, dont la vente du local fut également refusée par la banque, au motif d’une offre de reprise insuffisamment épaisse selon cette dernière. « Beaucoup de choses se sont entrecroisées et n’ont pas arrangé les choses », regrette l’entrepreneur.
Pour autant, la bonne nouvelle demeure ainsi dans la prolongation des préparations des pavlovas, que la boutique-mère continue d’écouler, en dépit d’une fréquentation, elle aussi, en nette régression. « On a moins de manne financière qu’avant, mais ici (dans la boutique), ça va très bien. On est encore là pour un bon bout de temps », dixit Joël Maier. Un moindre mal, mais une bonne nouvelle, à l’heure de croquer dans l’été !
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