Texte : Marc de Jouvencel – La reddition du Café de la Paix, place Bellecour, signe en 1982 le début de la guerre des multinationales de la malbouffe contre les traditions culinaires lyonnaises et son identité gastronomique.Second épisode de notre série consacrée à l’histoire des brasseries lyonnaises.
Fier d’être Bourguignon, le restaurateur Clément Chevillard s’émancipe de la capitale des ducs de Bourgogne pour gagner Lyon où il achète « La Paix », en 1957, contre un chèque de 13 millions d’anciens Francs au propriétaire de l’époque, Monsieur Martin.Une jolie somme alors que l’affaire végète, mais le roué Chevillard en a flairé l’exceptionnel potentiel.
L’affaire qui n’emploie alors qu’une dizaine de personnes va exploser au point de devenir le restaurant préféré d’Henri Amouroux, Francisque Collomb, Charles Béraudier… et le passage obligé de la jeunesse dorée (Bondil, Polidori, Vorburger…) qui roule carrosse et fait les allers-retours avec le Café Neuf de Jean Vettard.
Quand Fiorello (créateur du restaurant Icéo) se présente à l’embauche en 1972, l’affaire a malheureusement été dépouillée de son décor belle époque pour s’habiller à la mode des 70’s. Elle s’étale sur trois niveaux et emploie 40 salariés. Ses points forts : être ouverte 7 jours sur 7 et ses 900 places en terrasse…
Le début de la fin… avec la piétonisation
Les premiers nuages arrivent avec la piétonisation de la rue de la République et la construction du métro qui relève du calvaire. Après l’inauguration, la vie reprend son cours mais le cœur n’y est plus. Or, depuis la fin des années 70, Mac Donald’s cherche un emplacement numéro 1 pour ouvrir son premier fast-food.
La multinationale a échoué avec Le Savoy mais Le Café de La Paix et ses 50 000 chalands quotidiens restent une proie idéale, d’autant que l’ex rue Impériale glisse tranquillement vers le mass market et la paupérisation. Après 40 ans de boulot non stop, les Chevillard sont las. Les prédateurs le sentent et vont les harceler.
« Ils ne nous ont pas lâchés ! » m’a affirmé Clément Chevillard, avant sa disparition. La victoire de François Mitterrand à la présidentielle de 1981 va accélérer la décision. Ont-ils eu peur d’être dépossédés par la gauche socialo-communiste ? C’est la rumeur qui a couru à l’époque. En juillet 1982, Mc Do met enfin la main sur l’établissement.
Aucun sursaut du côté des politiques qui laissent mourir la plus belle brasserie lyonnaise dans l’indifférence générale. La contagion ne tarde pas à se propager. Dans la foulée, ce sont le Café Morel (aujourd’hui Pizza Pino-Volfoni), Le Tonneau (vidé par Quick) et Le Savoy (écrasé par Hippopotamus puis le Paradis du Fruit) qui subissent le même sort.
trois bandes différentes fréquentaient ces cafés
Le tonneau :un peu plouc
La paix :commerçants et « fils a papa »
Le neuf :vrais bourgeois lyonnais
mais tous copains
Je me souviens de ces magnifiques brasseries, j’avais 20 ans et on prenait un verre en terrasse malgré les voitures, certes moins nombreuses, mais quel dommage pour notre superbe Rue Impériale.
Lyon, capitale de la Gaule, mais surtout capitale de la gastronomie a été envahie, non pas par les Romains mais par la malbouffe…!
En espérant qu’un jour tout cela disparaisse de ce qui était avant notre belle ville.
Bonjour, le café de la paix une grande maison lyonnaise. Dans le personnel également madame Denis. Quand je suis parti, monsieur chevillard m’a envoyé chez la mère Vittet. Que de souvenirs…
Michel Antolinos, alors directeur du Cep Vermeil, prendra la direction du Mac Doet deviendra ensuite le premier pdg de MC Do France !
Et le Savoy qui était un lieu très fréquenté par les jeunes hommes par la présence de femmes plus âgées…
je me souviens tout nos rdv été au café de la paix et au café de la cloche des moments inoubliable les terrasses été nos retrouvailles j’ai toujours regretter la disparition de ses beau café. merci beaucoup pour votre article plein de souvenirs.
je me souviens tout nos rdv été au café de la paix et au café de la cloche des moments inoubliable les terrasses été nos retrouvailles j’ai toujours regretter la disparition de ses beau café. merci beaucoup pour votre article plein de souvenirs.