Texte : Morgan Couturier – Cinq ans après son ouverture au cœur du quartier d’Ainay, l’Hôtel de l’Abbaye a choisi d’étoffer son offre, charmant ainsi de nouveaux clients. Ancienne école publique, l’établissement quatre étoiles aux 21 chambres, ouvre ainsi son restaurant à un nouveau menu plus abordable, tout en instaurant un bar à cocktails entièrement repensé.
La découverte est un plaisir subtil et on ne peut plus intéressant, lorsque la gourmandise se cache au bout du chemin. Alors tant pis si l’Hôtel de l’Abbaye a déjà soufflé ses cinq printemps, déceler pour la première fois, les murs de cet ancien presbytère a quelque chose de captivant. Il gagne à être connu, alors que son emplacement, bien que magnifique, le laisse parfois loin des regards.
Conçu dans le style des palais florentins néo-renaissance, le bâtiment mérite son investigation. « Il y a toujours une part d’inattendu dans une découverte », dit-on. L’Hôtel de l’Abbaye se joint à ce bilan. À plus forte raison, lorsque le propriétaire, Arthur Laeuffer (ci-dessus) se charge de dévoiler quelques secrets. Des révélations tenant du passé du site et d’une époque révolue, où l’édifice hébergeait encore une école publique. À mesure de la visite, l’entrepreneur annecien confie ainsi avoir bâti son projet d’hôtel sur les ruines de salles de classe ou d’un gymnase, désormais transformé en restaurant.
C’est d’ailleurs ici, que le propriétaire nous attend. À l’Artichaut précisément, du nom de ce fief gourmand d’une trentaine de couverts, où s’apprécie une cuisine bistronomique dispensée par Ludovic Gérard, ce chef passé par l’Intercontinental. Sur place, la surprise est totale. Car si le restaurant s’ouvre désormais à un contenu plus abordable, avec un « menu découverte », proposé à 40€ le midi et le soir, le gastronome séduit rapidement par sa capacité à multiplier les associations surprenantes.
L’Artichaut, un restaurant aux combinaisons surprenantes
On peut y ainsi y retrouver des Saint-Jacques et des salsifis laqués, une Lotte basse température, salicorne et crème de petit épeautre, une caille rôtie et ses blettes sautées, ou encore un filet de bœuf et son « kat kat de racine de persil, croûtons à l’OS à Moelle ». Autant de légumes parfois repoussants que le chef parvient toutefois à sublimer, au point de nous réconforter avec ces derniers.
Un bon point. La preuve d’un certain talent aussi, alors que l’établissement propose d’embellir le tout avec un accord mets et vins (jusqu’à 5 verres pour 55€ de plus). Du blanc, du rouge. Tant pis si certains d’entre eux laissent sur notre faim, le tout se veut séduisant. Plus encore, lorsqu’un after s’organise de l’autre côté de la salle.
Derrière le bar Café Basilic, où s’affiche depuis le début de l’année, une nouvelle carte d’une vingtaine de cocktails, mariant « les grands classiques des palaces des années 20 et des créations uniques et étonnantes ». Preuve en est, ce « Bramble d’Ainay », où le gin commandé, se dissimule sous une déroutante mousse de mûre, que le public peut déguster chaque soir, sans même séjourner parmi les 21 chambres (de 16 à 29m2).
Un style florentin qui séduit Lyonnais et touristes internationaux
Justement, du haut de ses 35 ans, Arthur Laeuffer nous invite modestement à découvrir l’une d’elles. Ancien de l’immobilier, passé également par les cuisines de l’hôtel aux 5 étoiles, Clos des Sens à Annecy, le propriétaire y a apposé sa patte. Avec élégance, composant là encore, entre les recommandations des décorateurs de la Maison Hand et des trouvailles personnelles.
« J’avais envie de créer quelque chose, avoir un projet ambitieux », expose l’intéressé, auteur d’une impressionnante transformation du site, en à peine 8 mois de travaux. D’autant que la réussite semble être au rendez-vous, avec un taux de remplissage frôlant les 95% l’an passé.
Un score encore insuffisant pour l’Hôtel de l’Abbaye, lequel aspire encore à mieux. À plus de reconnaissance et plus de rencontres avec son restaurant et son bar à cocktails. Pour nous, le verdict est simple : calé en face de la basilique romane Saint-Martin d’Ainay, l’édifice mérite son pèlerinage. Pour une soirée en amoureux. Pour impressionner ou simplement partir à la découverte d’inattendues combinaisons culinaires. Le jeu en vaut la chandelle. Et le déplacement.
Hôtel de l’Abbaye
20, rue de l’Abbaye d’Ainay – 69002 Lyon
Tél. 04 78 05 60 40
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