Texte : Morgan Couturier – Fruit d’un projet initié en 2020, la réfection des boutiques de la maison Pignol offre aujourd’hui des espaces optimisés, réfléchis autour d’une bonification de l’expérience client. Avec des produits désormais mieux exposés et une identité visuelle propre à toutes les boutiques, l’enseigne entend renforcer la marque. Pour preuve, le succès de la maison-mère, place Bellecour, entièrement restylisée.

Le changement n’est jamais douloureux, parait-il. Mieux, il serait souvent agréable et bénéfique, à en croire la sagesse grecque d’autrefois. Pour preuve, cette tendre scène de complicité, laissant apercevoir Françoise Pignol et son fils Baptiste (le grand jeune homme à la casquette, ci-dessous), bras dessus, bras dessous, le temps d’immortaliser « le renouveau 2.0 » de la maison.

« Cela fait longtemps que je ne t’avais pas serrée autant de temps dans mes bras », s’amuse ainsi le fils prodigue, devenu à son retour des Etats-Unis, l’incarnation d’une politique de rafraîchissement de la marque. La scène se veut alors douce et séduisante, comme un parfait résumé de ce qu’affichent aujourd’hui, tous les magasins de la famille.

Optimiser les espaces pour améliorer l’expérience de vente

« Nous avons travaillé avec l’architecte Richard Bagur, pour réharmoniser toutes nos boutiques avec une identité de marque Maison Pignol », confirme Baptiste Pignol, figure montante des Toques Blanches Lyonnaises, dont les dires se matérialisent au premier coup d’œil, sitôt le pas de la porte franchi, au fil de ces pâtés-croûtes, plats traiteurs, fromages et autres charcuteries, soigneusement exposés et prêts à être dévorés.

« Dans nos magasins, nous avions une large gamme de produits, mais le parcours client n’était pas très compréhensible », poursuit le nouveau visage de la Brasserie des Confluences. Confortée par tests concluants à Brignais où la réfection du commerce a engendré une hausse de 40% de la clientèle, puis à Villeurbanne où « une réhabilitation était plus que nécessaire », l’historique maison-mère du 8 place Bellecour, eut droit, elle aussi, à sa mise en beauté, contre 10% du chiffre d’affaires.

Depuis le 10 septembre 2023, les quelque 100m² du magasin cher à Jean-Paul Pignol laissent apparaître des univers bien mieux référencés. Et donc plus distincts. En guise d’illustration, cette mise en avant complétement nouvelle de l’espace snacking comptoir, une offre à « manger sur le pouce », gargarisée par le succès des échoppes campées à Fourvière, dans la Vieux-Lyon, au 4^e étage du magasin Printemps ou au Musée des Confluences.

« L’idée est de construire un bon repas de A à Z, avec de bons produits. Et aujourd’hui, c’est beaucoup plus lisible. L’idée est d’identifier nos offres. Ici, à Bellecour, nous avons complétement changé les dispositions. Désormais, on a une belle boutique. On voulait quelque chose de classe, mais pas trop guindé », poursuit le visage contemporain de la maison. Avec l’aval de sa mère, le jeune homme usa ainsi de son sens du décorum pour sublimer la partie restauration, ce dernier installant des verrières ici et là, avant d’orner quelques pans de mur de diverses vaisselles cuivrées.  « Un symbole de l’authenticité de la cuisine ».

Le bon, le beau et le client

L’idéal pour inviter le client à patienter jusqu’en novembre, date choisie pour la réfection de la vitrine et le basculement d’un nouveau code couleur, orienté désormais vers le noir. « C’est du rafraîchissement. Nous étions tous conscients qu’il fallait refaire nos boutiques. Certaines arrivaient en fin de vie. L’ensemble sera vraiment attrayant de l’extérieur. La preuve, on attire de plus en plus une clientèle de passage, différente de celle que l’on avait. On a pensé client, client, client » expose Baptiste Pignol. Non sans un certain succès. « Les gens qui entrent ici, n’ont que des avis positifs. Ils trouvent ça plus clair, plus joli, tout en retrouvant leurs produits favoris », dépeint Françoise Pignol.

Une manière aussi d’échafauder sereinement l’arrivée prochaine des fêtes de fin d’année, une période charnière pour la maison lyonnaise. D’ici là, Pignol s’est donc offert un beau cadeau. Avec l’ambition, bien que perpétuelle, de gâter la clientèle. À quelques mois de souffler sa 70^e bougie, le traiteur rhônalpin pourrait alors reprendre à son compte, ce proverbe empreint de la gourmandise du Sud : « À table, comme en amour, le changement donne du goût ». À tel point, qu’en boutique, les embrassades aussi, soient au menu.

> Plus d’infos sur www.pignol.fr