Lyon. Figure emblématique des halles, Renée Richard est décédée

19 janvier, 2025 | Actualités People Lyonnais | 0 commentaires

Texte : Marco Polisson – Ce matin, encore, avec mon fiston Louis, son chouchou, nous avons glissé un œil à son étal, constatant tristement que son souriant visage ne rayonnait pas derrière son comptoir. Nous n’en savions rien, mais alors que nous traboulions dans les allées des halles, Renée Richard entamait son dernier voyage.

La fille unique de la Mère Richard a été emportée ce dimanche matin par une crise cardiaque. Depuis plusieurs mois, la fromagère luttait contre un cancer sournois, qui ne lui laissait que très peu de répit. Mais elle avait tenu à être présente, au prix d’une volonté inouïe, derrière son comptoir des halles, la semaine précédant Noël.

Sa présence, même furtive, était le cadeau attendu de tous, clients fidèles et personnel dévoué, au diapason de la Renée.

Un mythe. Comme le souligne le journaliste Philippe Lecoq, « quand arrive sur table, par un miracle de savoir-vivre, ce petit paquet blanc siglé de délicates lettres d’or, sur lequel on peut lire ce doux prénom un tantinet désuet mais célébré… Renée… Renée, dite la « Mère Richard » depuis son adoubement par Paul Bocuse, qui a élevé le Saint-Marcellin au rang d’icône avant de tirer sa révérence en 2014.

Merci ! Et merci aussi à Renée, sa fille, d’avoir bien voulu abandonner ses velléités de notariat pour s’installer derrière ce comptoir si alléchant. On s’emballe. Normal. Un Saint-Marcellin de chez Renée, affiné comme il faut, coulant comme personne, parfumé, prêt à être allongé subtilement sur une tartine de bon pain… Divin. »

Renée est partie rejoindre sa maman décédée en 2014, dans sa 84ème année. La cérémonie s’est déroulée en la basilique Saint Bonaventure, paroisse historique des commerçants des halles.

« La Mère Richard » est immortelle. Renée avait préparé la suite depuis longtemps…

Alors que nous préparions notre dossier annuel sur les meilleurs spots des Halles Paul Bocuse, rubrique phare de nos magazines de décembre, pour la première fois en 20 ans, elle n’était pas apparue sur la photo d’équipe prise fin novembre (ci-dessous). Ce que nous avions pris pour un message subliminal qui nous disait : « bientôt, vous devrez continuer sans moi »… Nous pensons très fort à tous les membres de son équipage.

Alors que tristesse et nostalgie nous envahissent, nous savons que son héritage perdurera : la maison « Mère Richard » n’est pas menacée. Depuis plus de 20 ans, Renée – qui n’a pas d’enfant – a organisé sa succession (avec l’accord de sa maman) en cédant discrètement son affaire à un grossiste normand : la coopérative agricole « Les Maîtres laitiers du Cotentin ».

Le microcosme gastronomique avait respecté la confidentialité de la négociation connue des seuls initiés (Le Progrès ne l’a appris que 8 ans plus tard, mdlr). Dans le deal, il était convenu que Renée Richard reste aux manettes des halles en tant qu’ambassadrice d’une marque désormais iconique. Un rôle qu’elle aura eu à cœur de jouer avec passion, jusqu’à la dernière note.

Bravo et merci, chère Renée.

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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