Texte : Odile Mattei avec Marco Polisson – Après Robert Duffaud et Chocho, la triste série des morts de la gastronomie et de la restauration se poursuit aujourd’hui avec l’annonce de la disparition de Georges Delangle, à 94 ans.
Décédé le 9 février 2025, Georges Delangle était considéré comme l’un des plus grands charcutiers traiteurs de sa génération et l’un des pionniers du Salon des Métiers de bouche de Lyon, rebaptisé Salon International de la Restauration, de l’hôtellerie et de l’Alimentation (SIRHA) et aujourd’hui fleuron du groupe GL events.
Après son Tour de France (charcutier cuisinier boulanger), il avait ouvert en 1955 le Chapon fin (26, avenue Maréchal de Saxe) dont la renommée dépassait le 6eme arrondissement. Une adresse incontournable pour tous les amateurs de bons produits artisanaux qui connaissaient notamment ses excellentes préparations de foie gras. (Médaille d’Or du Foie Gras en 1976, médaille d’Or de l’Académie nationale de cuisine en 1994).
En 1972, le maître artisan charcutier obtient le titre de MOF et aura toujours à cœur de transmette ses connaissances et son savoir-faire en France et à l’étranger (principalement au Japon). « J’ai bien connu Georges Delangle quand a été fondée la Société des métiers de bouche. Il en a pris la présidence après celle de Jean Cabut, notre premier président » décrypte le chef Christian Bourillot MOF 1968.
C’était la belle époque de la grande famille des métiers de bouche
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Georges Delangle interviewé par FR3 lors du premier salon des métiers de bouche en 1983 – Archives INA
Le premier salon lyonnais des métiers de bouche est organisé en 1983. Parmi les fondateurs, on retouve à ses côtés : Albert Romain, directeur de la SEPEL, Claudius Reynon, Vital Pignol et Gabriel Paillasson pâtissiers, Roger Borgeot sommelier, Edmond Bozzo et Gaston Moreau poissonniers, Jean Cabut, artisan boulanger et Jean Vittet, chef cuisinier…
C’est le traiteur Jean Bellet (Chorliet, rue du Plat) qui lui succède à la présidence du salon en 1987 après deux salons réussis. « La cérémonie de passation de pouvoirs s’est déroulée au siège de la Chambre de métiers, avenue Maréchal-Foch, en présence des membres et des responsables de l’association », rapporte Lyon Figaro.
Et Christian Bourillot de poursuivre : « Nous nous réunissions sans aucun problème de préséance, une bande de bons copains, une fraternelle. Georges, un grand professionnel, participait assidument à nos réunions. Toujours très coopératif, et à l’écoute, il avait de l’empathie pour les autres. Peu importe nos métiers, nous travaillions ensemble pour la valorisation des Métiers de bouche. »
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Passation de pouvoirs entre Georges Delangle et Jean Bellet en 1987, au siège de la CMA, avenue Foch – Photo Lyon Figaro
Le fromager MOF 2000 Christian Janier se souvient : « j‘étais gamin quand Georges Delangle et Marie-Claire sa première femme venaient à la maison. Un homme très généreux, très cultivé qui voyageait pour transmettre son métier et curieux des autres cultures. Avec Gabriel Paillasson MOF de la même année 1972, une grande amitié les liait. »
Bruno Cabut, artisan boulanger, aujourd’hui Président des métiers de Bouche Auvergne Rhône-Alpes apporte son témoignage : « Georges Delangle et mon père étaient amis. Ils œuvraient dans le même sens. Georges a su faire rayonner la gastronomie lyonnaise et devenir l’ambassadeur de la quenelle lyonnaise en Asie. »
Cette équipe de passionnés a donc lancé le premier Salon des Métiers de bouche qui s’est tenu dans les locaux de la Foire de Lyon, quai Achille Lignon en 1983, puis deux ans plus tard à Chassieu, Eurexpo. « Leur relationnel hors de France a permis l’émergence du salon rebaptisé SIRHA en 1989 » conclut Bruno Cabut.
En 2018, Georges Delangle a participé au 100ème épisode de l’émission Top Chef (M6) en qualité de jury MOF aux côtés de Christophe Muller et Davy Tissot. Ce fut l’une de ses dernières apparitions médiatiques. La cérémonie des funérailles s’est déroulée le 13 février 2025 en l’église de Cubigny (Saône et Loire).
De très bon souvenir avec Georges, un chef du pâté croûte bien avant que des chefs lyonnais ne le remettent sur le devant de la scène.
Georges était un moteur de l’avenue de Saxe et du 6e arrondissement ! Toujours partant pour un casse croûte ou pour évoquer les transformations du quartier !
Tiens je relirai ce soir son livre sur les pâtés en croûte ! Il me fera une dernière fois saliver !
Un patron exemplaire qui savait reconnaître la valeur du travail bien fait. Sincères condoléances un ancien employé ? + ?
Bonjour,
Pourriez-vous nous faire passer des photos du Chapon Fin ?
Cordialement,
Marco
bonjour, il y a une erreur concernant le prénom de sa première épouse qui était Suzy ( marie-claire étant sa troisième).
Georges était une personne très passionnée par son métier et adorait son Chapon Fin .
Cordialement