Texte : Margaux Nourry – Par son parcours personnel et professionnel, Séverine Roiret cherche à montrer que l’on peut être qui on veut et que l’avenir ne fait pas si peur. C’est le message qu’elle délivre aux jeunes qu’elle suit.
Aider le plus grand nombre. Tel pourrait être résumée la vocation de Séverine Roiret. Parce qu’à un moment dans sa vie, quelqu’un l’a accompagnée et lui a posé les bonnes questions, cette Lyonnaise a souhaité venir en aide aux jeunes afin de les conseiller dans leur orientation professionnelle à travers l’Espace Impulsion.
« Je voulais aider comme on l’a fait avec moi », explique Séverine. Sa cible : les 14-25 ans, puis les 25-35 ans. Pour les aiguiller dès le début et pour toute leur vie. Hormis ces séances individuelles, la coach intervient auprès d’écoles supérieures et de lycées comme celui de La Trinité.
Depuis neuf ans, elle a accompagné environ 5 000 jeunes. Dans une société en évolution, sa philosophie est de réfléchir en termes de compétences et non de métier au sujet de l’avenir. Des conseils qu’elle met en application auprès de ses trois adolescents. « Bien sûr, il y a des difficultés », nuance-t-elle.
L’avenir, ce gros mot qui fait peur, à la fois, aux adolescents mais également, voire surtout, à leurs parents. Voie générale ou technique, Parcoursup, échec scolaire, etc… de quoi se poser mille et une questions. Des questions que l’entrepreneure s’est posée, elle-même dysorthographique : « J’incarne ce dont je leur parle. » C’est sa marque de fabrique.
Toujours plus de défis à relever
Parce que oui, cette femme, avait peu confiance en elle et ne parvenait pas à se projeter. Une chose est sûre : elle aime les jeunes et décroche même son BAFA. Elle finit par se tourner vers la filière STMG où elle a un coup de cœur pour le marketing. Avec un Bac+4 en commerce en poche, elle enchaîne plusieurs jobs, ne se reconnaissant plus dans certains et trouvant davantage d’humain dans d’autres.
Mais cette entrepreneure ne tient pas en place, sans cesse à la recherche de défis à relever. Avec son mari, elle créée une entreprise pour accompagner les dirigeants dans la gestion des risques. Rebelotte. L’humain se perd dans les chiffres. Toujours éloignée de ses valeurs… et des jeunes. A posteriori, elle ne regrette rien : « Il n’y a aucun échec, seulement des apprentissages, il faut explorer pour savoir ce que l’on veut et se découvrir. Tout me sert aujourd’hui. »
Révéler son potentiel
C’est à ce moment-là qu’elle se fait accompagner et qu’on lui demande : « Mais qu’est-ce que tu fais encore là ? » Une question à laquelle Sévérine reste sans voix. Elle revient à ce qui la motivait au départ : les jeunes. Comme quoi, chassez le naturel, il revient au galop. Puis c’est le grand saut. A 40 ans, elle lance sa propre entreprise, l’Espace Impulsion, où elle travaille seule.
Aujourd’hui, Séverine se sent enfin « alignée » avec ses valeurs. « Je suis à ma place, c’est ce que je souhaite à ces jeunes, trouver ce qui les anime et oser vivre ce qu’ils ont envie de vivre. » C’est pourquoi, quand on lui demande quel moment l’a plus marquée, elle répond avec émotion : « C’est à chaque fois que le jeune réalise qu’il peut faire ce qu’il veut. »
Esprit de famille
Comme le veut l’adage, la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre. En effet, le sens entrepreneurial coule dans les veines des Roiret. L’arrière-grand-père de Séverine a créé une entreprise d’électricité, reprise par sa descendance, et a même construit l’immeuble, situé au 38, rue Raulin dans le 7e arrondissement de Lyon, dans lequel elle travaille aujourd’hui.
C’est pourquoi elle a toujours été soutenue par ses parents, ses frères ou son mari. « Ils ont l’habitude, ils ne sont même plus surpris », confie-t-elle. Une force pour celle qui a, justement, toujours pu faire ce qu’elle voulait.
Apaiser les foyers
Toutefois, sa philosophie se heurte à certaines difficultés : les parents. Enfin, ce n’est pas vraiment eux mais plutôt leur peur et la pression de la société. Si « toutes les lignes bougent », cela va à l’encontre de leur besoin de sécurité et développe un écart intergénérationnel.
Mais comme, d’après Séverine, chaque problème a sa solution, elle a créé la sienne : un livre. Et quel défi pour une dysorthographique. Mais un défi relevé avec brio en un peu plus d’un an.
Dans cet ouvrage, « Aidez votre ado à trouver sa voie, sans drama », paru le 21 août 2024 aux éditions Vuibert, elle vulgarise l’orientation pour éviter qu’elle créé des tensions dans les foyers. « Si l’on est apaisé au sujet de l’orientation de son enfant alors on est apaisé au travail et à la maison », assure-t-elle. Pour écrire ce livre, la coach a partagé de nombreux témoignages et des outils.
Dans cette logique-là, elle veut toucher les parents là où ils sont, c’est-à-dire au travail. C’est pourquoi elle ambitionne d’animer de conférences dans les entreprises. Avec toujours dans le viseur, l’objectif d’aider un maximum de personnes.
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