Texte : Morgan Couturier – Partie d’un tweet de l’avocat et ancien président de la Licra, Alain Jakubowicz, la polémique d’une « Année de la Palestine », promue par la mairie écologiste, ne cesse d’enfler.
Au lendemain de cérémonie commémorant la rafle de la rue Sainte Catherine (photo ci-dessous), voilà une nouvelle polémique particulièrement déplacée sur le fond et malvenue en terme politique. La Ville de Lyon se défend de cette initiative, tout en confirmant sa volonté de relayer les actions des associations pro-palestiniennes pour les 30 ans des accords d’Oslo. De quoi irriter la communauté juive.
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Le ministre François-Noel Buffet et Maître Richard Zelmati, lors de la commémoration de la rafle de la rue Sainte Catherine
Le conflit israélo-palestinien n’avait guère besoin de cela, de cette étincelle faisant rejaillir le spectre d’une reprise des combats. Mais alors que le cessez-le-feu, signé entre les deux états, se fragilise de jour en jour, la mairie écologiste de Lyon a manifestement décidé de mettre de l’huile sur le feu.
A la mairie centrale, tout le monde se défausse
C’est l’interprétation du célèbre avocat Alain Jakubowicz, courrier à l’appui, sur lequel figure en entête, l’inscription « Année de la Palestine ». De quoi passablement excéder le président d’honneur de la Licra (ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), lequel s’est empressé de condamner cette action sur le réseau social X, demandant à « savoir qui a voté cette décision et ce qu’en pensent les Lyonnais ».
Deux ans après avoir heurté la communauté juive, en invitant à l’hôtel de Ville le très controversé avocat activiste, Salah Hamouri, ce courrier est vécu comme une nouvelle provocation. Qui plus est en 2025, année du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz.
Son post liké par plus de 1000 personnes, la menace d’une « année de Palestine » parrainée par la Ville de Lyon, a donc rapidement enflammé la toile. Sur celle-ci, la décision est massivement qualifiée de « honte », et de « parti-pris », en faveur de la communauté palestinienne et musulmane, considérée comme le socle de l’électorat de l’extrême-gauche LFI à laquelle est alliée la majorité écologiste.
Un soutien indirect qui ne passe pas
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La 29 janvier 2023, scandale au Veilleur de Pierre. Assistance et personnalités (Jérémie Breaud, Marc Fraysse, Franck Levy, David Kimelfeld, Michel Noir et Georges Képénékian, anciens maire de Lyon), tournent le dos à l’adjointe de Grégory Doucet quand elle prend la parole…
Face à ce tollé, le service communication de la mairie s’est empressé de réagir. Contacté par nos confrères de Lyon Capitale, la Ville de Lyon justifie ainsi ce courrier, par sa volonté de partager l’action de l’association Cités Unies France, censée marquer les « 30 ans des accords d’Oslo*, avec des événements culturels organisés un peu partout en France ».
Sollicitée comme d’autres villes, Lyon aurait donc décidé de jouer le jeu, relayant l’information « auprès des associations du territoire qui ont des projets sur la Palestine, pour leur demander si elles souhaitent être labellisées ‘‘année de la Palestine’’ ». On a rarement vu plus alambiqué comme marche arrière.
Dès lors, s’il n’y aurait donc pas officiellement « d’année de la Palestine » du côté de la Ville de Lyon, ces encouragements aux mouvements pro-palestiniens risquent de ne pas améliorer la cote de popularité de Grégory Doucet, auprès de la communauté juive, laquelle avait déjà demandé sa démission, le 29 janvier 2023. Une nouvelle polémique, au timing très mal choisi…
Le double jeu de la maire écologiste de Lyon 1er
Cette affaire intervient, comme nous le précisions en préambule, le lendemain de la commémoration de la rafle de la rue Sainte Catherine. Commémorations à mettre au pluriel car Lyon People a appris que Yasmine Bouagga, maire EELV du 1er a organisé une seconde cérémonie avec deux collectifs (photo ci-dessous)
En l’occurrence le collectif juif antisioniste UJFP (Union juive française pour la paix) qui fait l’objet d’une plainte pour apologie du terrorisme après son communiqué sur le 7 octobre et proche du BDS et Tsedek, collectif juif décolonial qui dénonce « le racisme d’Etat en France comme en Israël ». La communauté juive lyonnaise appréciera.
* Les accords d’Oslo sont le résultat d’un ensemble de discussions secrètes aboutissant en septembre 1993 à une reconnaissance mutuelle de l’OLP et d’Israël et marquant le début de négociations bilatérales.
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