Texte : Marco Polisson – Le gentleman entrepreneur a décidé de se remettre au service de sa circonscription villeurbannaise dont il a été député au milieu des années 90.
Une cure de jouvence ! C’est ainsi que l’on peut appréhender la campagne de Marc Fraysse, investi par la droite et le centre à Villeurbanne, la ville où il démarré sa vie entrepreneuriale puis politique. Depuis plusieurs années, l’ancien député annonçait son come-back, cette fois, c’est fait.
« Je veux rendre à Villeurbanne ce que Villeurbanne m’a donné » déclame-t-il, son éternel sourire en bandoulière, de sa voix chaude et posée, en fixant chacun des amis venus l’encourager dans ce périlleux exercice de reconquête politique, le soir d’ouverture de sa permanence. La compétition s’annonce rude face au député sortant Gabriel Amard, gendre de Mélenchon et Jean-Paul Bret, ancien maire de Villeurbanne.
Une qualité de vie perdue à tout jamais ?
Dans l’assistance, des militants RPR canal historique – qui ont vécu la victoire de 1995 – des personnalités de la communauté juive, de la société civile, des chefs d’entreprise et… ses groupies. « Je ne suis pas revenu chercher des indemnités ou un statut », assure-t-il, « mais redonner à Villeurbanne la belle image qu’elle avait du temps de Charles Hernu ».
Et de pointer du doigt l’insécurité grandissante à Villeurbanne, dont certains quartiers excentrés sont de véritables zones de non droit – notamment le Tonkin – ou des déchetteries à ciel ouvert – à Saint Jean, avec ses carcasses de voitures brûlées et des poubelles éventrées. Le trafic de drogue prospère à la vue de tous, les agressions sont monnaie courante.
Une influente personnalité socialiste à ses côtés
Marc Fraysse déroule sous le regard approbateur de son colistier José Marco, conseiller municipal pendant 19 ans et président du groupe socialiste de 1995 à 2000. L’ancien professeur ne reconnait plus sa ville, gangrénée par la paupérisation – d’un côté, et la gentrification de l’autre avec une municipalité aux ordres de la secte verte au pouvoir à Lyon et à la Métropole.
Alors qu’il conclut son speech, dans la rue Francis de Pressensé, où se situe sa permanence, une voiture à cash LAPI passe et repasse pour verbaliser les rares chanceux ayant trouvé une des dernières places de stationnement n’ayant pas été supprimées. A Villeurbanne, comme à Lyon, la chasse aux automobilistes bat son plein. Aux électeurs aussi.
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