Texte : Morgan Couturier – 27 ans après avoir abandonné son costume de député, Marc Fraysse repart en campagne pour les prochaines élections législatives du 30 juin 2024. Choisis par Laurent Wauquiez et les fortes têtes de sa famille LR, le président de l’association France Unie espère renouer avec le succès, sur ses terres de la 6e circonscription du Rhône.
Lui l’auteur-compositeur, Marc Fraysse ne pouvait avoir perdu l’envie. « L’envie d’avoir envie ». Qu’importe le poids des années et ses 75 printemps qui ont animé sa vie, l’Ardéchois de naissance a fini par succomber. La tentation était trop forte. Peut-être est-ce là, les restes d’une première carrière accomplie sous le maillot de l’Olympique Lyonnais, mais l’ancien footballeur n’a jamais été du genre à abandonner. Encore moins son pays. Alors lorsque ce mercredi 12 juin, son téléphone croula sous les appels de Laurent Wauquiez, de Pierre Oliver, Jérémie Breaud ou Renaud Pfieffer, le septuagénaire ne sut pas dire non.
« J’ai envie de me battre »
« La France a perdu ses valeurs. Il est temps de se réveiller. Je suis tellement scandalisé par ce qui se passe et par la situation dans laquelle se trouve la France, que je suis prêt à m’engager. J’ai envie de me battre », nous a-t-il confirmé, quelques heures après avoir succombé à ces appels du pied et à la promesse d’un soutien de sa famille LR, lors des prochaines élections législatives.
L’ancien député du Rhône (de 1993 à 1997, ndlr) repart donc au combat, animé par cet incorruptible amour de la politique, quelles que soient les victoires et les défaites. « La politique n’est pas un métier, il ne faut pas y venir pour chercher titres, grades et indemnités, mais par conviction et dans l’intérêt général, à l’image de ce que nous faisons avec mon association France Unie », avait-il rappelé dans nos colonnes, un an après des élections municipales de 2020, dont il avait espéré un temps, obtenir l’investiture de son parti, à Villeurbanne.
Marc Fraysse et son ami Christophe Guilloteau lors du 100ème petit dej de l’économie qu’il organise chaque mois
Raté, les Républicains lui avaient préféré Emmanuelle Haziza (comme aux législatives de 2017), la candidate sombrant, comme beaucoup, devant l’ancrage à gauche de la commune avant de rejoindre la Macronie…. Un rêve manqué pour ce senior séduisant, dont les costumes toujours bien soignés, lui ont souvent attiré la sympathie des Lyonnais et des élus locaux.
Vingt ans après avoir « arrêté la politique », comme il aime à le mentionner, Marc Fraysse redevient donc Marc Fraysse, cet homme politique prêt à jouer des poings pour s’imposer, comme en cette soirée de 16 mars 1982, où l’intéressé fit abstraction de sa défaite aux cantonales et des électeurs de gauche, pour monter sur scène et crier son amour pour la France et le RPR.
« Ce sera dur, mais dans la vie, il ne faut rien abandonner »
De fait, lorsque les grandes forces de la droite républicaine lui supplièrent de se lancer à nouveau, dans la bataille de la 6e circonscription, bastion du gendre de Jean-Luc Mélenchon, Gabriel Amard, Marc Fraysse se résolut à accepter. Par convictions. « Ça va être dur, mais dans la vie, il ne faut rien abandonner. On est en résistance, il faut se battre », glisse-t-il aujourd’hui, fier de reprendre les armes à Villeurbanne. Sa ville, où il garde ses attaches.
« On ne vient pas à Villeurbanne sur un coup de tête, mais parce que l’on vous demande d’y venir », avait-il déclaré en 1989, lorsque le conseiller régional s’était vu accorder les clés de la permanence du RPR. Confiant, Marc Fraysse chantait alors ses forces et son envie de « déloger l’adversaire ». La gauche, déjà. Le défi fut tenté, mais raté, sans que l’ancien protégé de Michel Noir et Jacques Chirac, ne perde la flamme pour ses idées et son amour de la politique.
Passé maître dans l’art du conseil aux entreprises et en stratégie de gouvernance via sa société Capzen-Services, Marc Fraysse le sait, il prend des risques et pourrait même perdre quelques clients. Mais le jeu en vaut la chandelle. A sa manière, son ami de toujours, André Soulier n’a d’ailleurs pas manqué de lui témoigner son courage. L’ancien député n’en a jamais manqué. Le voilà ressuscité, comme son parti ? En face de lui, il devrait retrouver l’ancien maire PS Jean-Paul Bret qui veut barrer la route au gendre de Mélanchon.
Une division à gauche qui pourrait faire les affaires du challenger Fraysse !
Inauguration de la permanence de Marc Fraysse
Mercredi 19 juin 2024 à 18h
166, rue Francis de Pressensé
69100 Villeurbanne
Objectif : faire plus de 5% !
Marc qui ? Il n’est plus sur la commune depuis de nombreuses années. Si l’UMP-LR voulait définitivement disparaitre du territoire, il n’y avait pas meilleure candidature. C’est le RN qui se frotte les mains.