Texte : Marco Polisson – Illustration du dicton « tous les extrêmes se rejoignent », les 4 candidats du Nouveau Front Populaire de Lyon, se préparent à accueillir un invité aussi inattendu que controversé.
On ne sait comment ils peuvent justifier d’occuper l’espace public, mais c’est en l’occurrence sur la place Jean Jaurès, Lyon 7eme, qu’Anaïs Belouassa-Cherifi, Boris Tavernier, Marie-Charlotte Garin et Sandrine Runel organisent un meeting ce mercredi 26 juin, à partir de 18h.
L’avantage se situe à double niveau : pas de salle à louer, donc des dépenses en moins, et la certitude d’une visibilité à bas coût. Comment intégrer ces paramètres dans les comptes de campagne, est le cadet des soucis des organisateurs. Au programme, « meeting, invités de la société civile, stands associatifs, musique, animations pour enfants, restauration et buvette, dialogue avec les candidats et point presse. »
Un Zemmour peut en cacher un autre
Les trois premiers intervenants annoncés : la journaliste Giulia Foïs, une syndicaliste anonyme (et sans doute professionnelle du syndicalisme) et l’économiste Michaël… Zemmour, et non l’éditorialiste et homme politique, prénommé Eric. Les deux hommes n’ont aucun lien de parenté même si certains sites complotistes laissent planer l’ambiguïté père-fils.
Ils n’ont en commun que leur patronyme originaire d’Afrique du Nord. Politiquement, les deux hommes sont aux antipodes. Maître de conférences en économie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et codirecteur de l’axe « Politiques socio-fiscales », Michael Zemmour est une figure des économistes marqués à gauche de la gauche, d’où sa proximité et son invitation au meeting de l’extrême gauche.
Big bang fiscal en gestation
Dans son intervention, il sera très certainement question du retour de l’ISF et des 14 tranches d’impôt sur le revenu que le Nouveau Front Populaire veut instituer en cas de victoire. « Dans son programme électoral, la coalition des partis de gauche prévoit un big bang fiscal, si elle parvient à gagner Matignon, à l’issue des élections législatives anticipées, le 7 juillet. Un projet qui plongerait les ménages, par un saut dans le temps, en pleine France mitterrandienne. » relate Jean-Victor Semeraro, dans La Tribune.
Inconnu du grand public, « Michaël Zemmour a émergé à l’occasion de la réforme des retraites », révèle l’hebdomadaire Marianne. Selon nos confrères de Tribune de Lyon, il vient de rejoindre Lyon en tant qu’enseignant-chercheur à l’Université Lumière Lyon II où il co-encadre le master Économie du travail et des ressources humaines avec Laure Bazzoli et Damien Sauze. Confirmant le sentiment d’une faculté toujours très politisée… à gauche, bien entendu.
A ne pas confondre non plus avec le chanteur Mickael Paul Zemour, fils du criminel Edgar Zemour (1937-1983), lui-même membre de la bande des Frères Zemour et assassiné à Miami le 8 avril 1983.
Le front populaire n’est pas d’extreme gauche, un peu de rigueur journaliste.