Texte : Marco Polisson – (Mis à jour avec l’appel du Parquet) Dans un contexte politique très tendu suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale, la relaxe prononcée par la présidente du tribunal judiciaire de Lyon suscite colère et incompréhension.

Les candidats lyonnais des Républicains et du Rassemblement National se frottent les mains. « C’est presque inutile de faire campagne, nos adversaires la font pour nous » s’amuse Guillaume. Et de citer les actes de vandalisme des antifas lors des manifestations contre l’extrême droite et… la relaxe des deux écologistes qui avaient jeté de la soupe sur un tableau de Monet en février 2024.

Convoquées mi-mai devant le tribunal judicaire de Lyon, Sophie Brodt et Ilona Jelic avaient transformé la salle d’audience « en tribune politique » selon l’avocat Alain Dumas. Le procureur de la République Alain Grellet avait réclamé une peine de deux mois avec sursis à leur encontre. Mais, certaines de leur impunité, elles avaient paradé devant les journalistes après leur comparution.

Autre motif d’incompréhension et de dégout : alors que la restauration du tableau et de son cadre a couté 2000 euros aux contribuables lyonnais, la Mairie écologiste de Grégory Doucet n’a réclamé qu’1 euro symbolique…

Le 18 juin 2024, le tribunal lyonnais a rendu son verdict et considéré que les éléments de l’infraction n’étaient pas établis ! Mort de rire, Fred, chez Lyon Cap : « 😂😂. Elles posent devant le tableau souillé de soupe et ont sûrement été filmées par les caméras de surveillance. Que faut-il de + comme éléments ? Ah oui peut être des magistrats non politisés »

Capture d’écran 2024-06-19 Lyon Capitale

Grâce à la décision de la présidente Brigitte Vernay, et de ses collègues, elles repartent sans avoir déboursé un seul centime, car leur organisation Riposte alimentaire a pris en charge leurs frais de justice. Elle n’est pas belle, la vie ?

Les internautes unanimes, tous supports confondus

Nous avons traboulé sur les sites et réseaux sociaux de nos confrères pour recueillir les réactions de la toile suite à cette décision. Et quelle que soit la sensibilité politique du support consulté, l’immense majorité des lecteurs partage le même dégout face à cette relaxe incompréhensible.

« On peut donc vandaliser des œuvres, intéressant à savoir » résume Doran sur la page Facebook de Lyon Mag devant Malou : « Voilà pourquoi le RN grimpe », « Ça donne une idée de la position des magistrats… » résume Dany. « Ça se passe de commentaire. Au moins une peine d’intérêt général qui pourrait sans doute les rendre plus intelligentes » préconise Sébastien. Et tous les autres commentaires vont dans le même sens.

Sur le compte twitter de Lyon Capitale, d’une autre sensibilité, que lit-on ? La même chose :  » Encore des militantes soutenues par le #NouveauFrontPopulaire ! « On a le droit de tout faire ! On s’en fout, on nous fera rien ! » écrit Stéphane. José B est sur la même longueur d’onde : « Quelle est l’explication de cette décision ? En attendant, c’est incompréhensible et insupportable ».« Sympa la justice 🧑‍⚖️ » conclut Olivia P.

Mise à jour du 20 juin 2024
Selon nos sources, le Parquet de Lyon s’apprête à faire appel de ce jugement pour le moins incompréhensible. Alors qu’un automobiliste qui oublie de payer son stationnement est verbalisé, s’en prendre à notre patrimoine commun ne pouvait rester impuni. « Une inscription au fichier des casier judiciaires et une peine de sursis sont le tarif minimum » juge un spécialiste, rappelant les mots du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti affirmant que l’institution judiciaire n’avait « jamais été aussi sévère qu’aujourd’hui. »

Mise à jour du 22 juin 2024
Vendredi 21 juin, le Parquet de Lyon a fait appel du jugement, comme nous vous l’avions annoncé en début de semaine.