Texte : Marco Polisson – Plus de 400 personnes ont participé mardi 15 octobre 2024 au baptême d’Identité Libertés, le nouveau mouvement politique initié par Marion Maréchal. La cérémonie s’est déroulée au Dock Circus.
Qu’on les appelle « lancement », « vernissage » ou encore « baptême », ce sont toujours des soirées pleines de promesses que celles qui célèbrent une naissance. Ce soir-là, sur la scène du Dock Circus, le nouveau-né se nomme Identité Libertés, et il y a beaucoup de monde pour entourer sa maman, Marion Maréchal, la petite dernière de la trilogie générationnelle Le Pen.
Et chacun de s’interroger oralement ou intérieurement sur l’avenir de ce bébé politique dont la bien jolie maman, aux allures de working girl, électrise l’assistance. Sera-t-il un énième mouvement politique dans le sillage du RN et de Reconquête, ou jouera-t-il pleinement son rôle se « facilitateur » et de « charnière » entre la droite nationale et la droite républicaine ?
A deux pas du baptistère, jeunes amourachés et grognards aguerris bénissent cette initiative, notamment l’ex député européen Patrick Louis, tout juste remis de sa « tasse » bue dans le Beaujolais lors des dernières élections législatives alors que les vendanges s’annonçaient prometteuses. Mais, pire que le mildiou ou le phylloxera, un « parasite » front républicain est passé par là.
Et dans ce « front républicain », on retrouve autour de la macronie, de la gauche et de l’extrême gauche, des membres de la droite républicaine, ceux-là mêmes que Marion Maréchal veut convaincre de participer à l’union des droites à laquelle elle a voué son retour en politique.
Certains d’entre eux, comme le LR Bruno Retailleau ont fait leur entrée au gouvernement de Michel Barnier. Comment juger l’attitude et jauger la politique du nouveau ministre de l’Intérieur, sans insulter l’avenir ? L’exercice est délicat, et perchée sur ses talons hauts, Marion marche sur des œufs.
Son cheval de bataille : l’union des droites
Dans cette quête d’union programmatique et électoraliste que réussit, à chaque échéance, la gauche et l’extrême gauche, la droite nationale marque encore le pas. Certes, selon Marion Maréchal, des avancées significatives ont été réalisées, notamment avec Eric Ciotti « qui a rompu le cordon sanitaire ».
Mais le plus dur reste à faire, à savoir « aller chercher un à un, les électeurs qui n’ont pas encore franchi le pas » pour rejoindre « la droite civilisationnelle », ADN de son nouveau mouvement Identité Libertés.
La base line du parti marioniste claque comme un slogan de campagne : « La droite qui ne baisse pas les yeux, qui ne se soumet ni au wokisme, ni à la gauche ! » énonce le député Thibaut Monnier, co-fondateur avec Marion Maréchal de l’ISSEP, l’école de sciences politiques « qui a formé 500 étudiants » depuis sa création.
« Travailler en bonne intelligence avec nos partenaires »
Et Marion Maréchal d’impulser le cap et les axes de travail aux parrains et marraines du nouveau mouvement qui « devra travailler en bonne intelligence avec ses partenaires ». Une façon habile de clore le débat de sa rupture avec Eric Zemmour suite à ses attaques incessantes contre sa tante Marine Le Pen en particulier et le RN en général.
Un changement d’attitude et de paradigme qui reste à concrétiser sur le terrain quand viendront les prochaines luttes électorales, notamment les élections municipales pour lesquelles des listes d’union sont déjà en négociation. Pour Marion Maréchal, ces échéances doivent être abordées de façon résolument positive.
« Je refuse qu’on se complaise dans le défaitisme électoral. Je veux qu’on gagne et qu’on sauve notre pays. Même si j’ai été élevée dans la mythologie de Camerone et de Dien Dien Phu, il s’agit désormais de gagner et de gagner avec panache ! » a conclu la présidente d’Identité Liberté (IL) sous les applaudissements nourris de la foule.
A l’heure de conclure la réunion sur une « Marseillaise », Marion Maréchal se voit offrir un énorme bouquet par le fleuriste lyonnais Michel Dulac. Rendez-vous dans un an pour vérifier si la bouture IL a pris.
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