Texte : Morgan Couturier – Selon une étude Elabe pour BFM Lyon, Grégory Doucet sortirait toujours en tête des prochaines municipales, sans une division de la gauche. Dans l’hypothèse d’une fracture des deux camps, Jean-Michel Aulas prendrait alors légèrement les devants. La campagne s’annonce rude.
Les paris sont lancés, les pronostics engagés et voilà la capitale des Gaules pleinement plongée dans la bataille des municipales de 2026, à moins d’un an du passage dans l’isoloir. À ce jeu, BFM Lyon et BFM TV n’ont pas tardé à dégainer, en s’appuyant sur l’expertise du cabinet d’études Elabe. Référence en la matière, ce dernier s’est ainsi appuyé sur 1 100 personnes de tous âges et de tous bords (dont 800 inscrits sur les listes électorales de Lyon), afin de donner les tendances du moment.
À l’issue de cette enquête, le paysage politique est on ne peut plus clair : sans réellement officialiser sa candidature, Jean-Michel Aulas s’affirme bel et bien comme l’adversaire numéro 1 de Grégory Doucet. Selon l’étude publiée ce mardi 8 avril, l’ancien président de l’OL bénéficierait même d’une bien meilleure image (56%) que son adversaire écologiste (36%). Auprès des Lyonnais, ce dernier souffre d’ailleurs d’une plus mauvaise image (37%) que le fondateur de Cegid (15%).
Doucet a les faveurs des jeunes, les retraités derrière Aulas
Pour autant, la donne serait bien plus complexe dans les urnes. En effet, à l’exception du scénario d’une division de la gauche et « du socle commun », Jean-Michel Aulas demeurerait très légèrement en retrait. Même dans l’éventualité où un bloc commun affronterait une union de la gauche, celle-ci laisserait le vice-président de la FFF en retrait, à 4 points de son adversaire (34% contre 38% pour Grégory Doucet).
Reste donc à savoir si le maire écologiste saura réunir derrière sa seule personne. Selon l’étude d’Elabe, l’actuel occupant de l’Hôtel de Ville ne bénéficierait que de 63% de bonne image auprès des électeurs du Nouveau Front Populaire.
Dès lors, ce déficit de popularité pourrait rendre crédible l’hypothèse d’une division de la gauche. Ce scénario pourrait alors mettre en avant la candidature LFI, vraisemblablement incarnée par la députée Anaïs Belouassa-Cherifi, créditée de 14% des intentions de vote. Derrière elle, la députée PS, Sandrine Runel, ferait office de troisième force, avec 7% des voix, juste devant Nathalie Perrin-Gimbert (6%).
68% des inscrits auraient l’intention d’aller voter
À droite, Pierre Oliver – qui vient de lancer sa campagne – souffre encore d’un déficit de notoriété. Le maire du 2ème arrondissement n’obtiendrait que 10% des intentions de vote, en cas de campagne en solitaire. Il devancerait la candidate et députée RN, Tiffany Joncour (9%) et l’ancien bras droit de Gérard Collomb, Georges Képénékian (8%). Une guerre des candidatures qui placerait alors Jean-Michel Aulas en tête au premier tour avec 24% des voix, contre 22% pour Grégory Doucet.
Pour autant, le scénario plausible d’une bataille des égos pourrait rapidement éteindre cette hypothèse et en dessiner une tout autre. À savoir une plus probable union EELV/LFI/PS/PC contre une malencontreuse division du « socle commun ». Les dernières élections législatives l’ont prouvé, le bloc gauche – extrême gauche est capable de ranger temporairement ses divergences au profit d’une victoire commune.
La donne est plus compliquée à droite où Pierre Oliver semble parti pour tenter sa chance, quitte à amputer Jean-Michel Aulas de voix précieuses. Un scénario catastrophe qui placerait alors Grégory Doucet (37%) loin devant son adversaire (28%). Avec les conséquences que l’on connaît, pour l’avenir de la ville de Lyon.
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