Texte : Marco Polisson – Dix jours après l’officialisation, par l’ancien député Emmanuel Hamelin, de l’alliance du bloc central, c’était au tour de la droite de faire son entrée sur la piste électorale des municipales lyonnaises de 2026.
La droite lyonnaise fonctionne au diesel. Et ça peut aisément se comprendre puisque depuis 2001, elle est confinée sur le siège arrière de la Mairie et de la Métropole de Lyon. Difficile de remettre en marche le turbo de la machine à gagner alors que les mauvais résultats électoraux s’enchaînent aussi bien sur le plan local que national.
Comment transformer le ras le bol des Lyonnais en bulletin de vote ?
Même si les Lyonnais sont au bord de la crise de nerfs, la conjoncture politique n’a jamais été aussi défavorable. Malgré tout, son leader lyonnais Pierre Oliver veut y croire. Et s’il n’est pas encore officiellement investi en tant que tête de liste, ce premier meeting sonne comme le début officiel des hostilités pour le maire de Lyon 2. Plusieurs centaines de personnes ont rallié le Dock Circus, à la Confluence, pour cette avant-première.
L’occasion pour sa porte-parole Karine Gaudinet-Guérin (ci-dessus à gauche, avec Pierre et Eric Mazoyer, futur maire de Limonest), de rassurer les Lyonnais impatients : « Nous sommes réunis, nous avons une équipe qui, au quotidien, travaille sur le projet 2026 ». Message que sont venus confirmer Sébastien Michel, maire d’Ecully, le collombiste Richard Brumm ainsi que deux représentants de la société civile Thibault Salvat (UMIH) et Myriam Liobard (Lyon Natation).
« Il va falloir réparer nos villes respectives ! »
Par vidéo, les patrons des groupes d’opposition au conseil municipal de Strasbourg et de Bordeaux sont venus apporter leur soutien à cette dynamique. « Il va falloir réparer nos villes respectives ! » ont assuré en substance le bordelais Nicolas Florian et le strasbourgeois Jean-Philippe Vetter. Les deux villes sont elles aussi sous occupation verte depuis 2020 et, comme à Lyon, le chaos est généralisé…
Plus de 800 lyonnais réunis hier soir autour d’un même objectif, redonner de la vision et de l’énergie à notre ville de Lyon
Soyons fiers et heureux d’être Lyonnais, et redonnons à notre ville sa superbe, avec renouveau, ambition et espérance pic.twitter.com/Coe0OEBzEx
— Pierre OLIVER (@poliver69) November 29, 2024
« Je suis désolé d’être en retard, je suis parti de Bron à 11h ce matin ! » L’assistance s’esclaffe et applaudit l’entrée remarquée du maire Jérémie Breaud, président LR du Rhône, qui aura la lourde tâche d’officialiser les noms des têtes de liste à Lyon et à la Métropole de Lyon. Puis de réaliser l’alliance avec les centristes de gauche et de droite et les anciens collombistes.
Gare à ceux qui, par vanité ou rancœur, feront perdre le camp de l’alternance en 2026…
Dans cette perspective, les présences de la soliste Béatrice de Montille (LR), de l’inaltérable Christophe Geourjon (UDI), de l’électron libre Alexandre Vincendet (Horizons) et des gentlemen Hervé Brun et Romain Billard, adjoints de Pascal Blache n’avaient rien d’anecdotique. Invité de Pierre Oliver, le chef et conseiller métropolitain LR Christophe Marguin, absent de Lyon, s’était excusé. « Sur l’unité de la famille, la mobilisation des Lyonnais, le job is done ! » analyse Mandarine, une fine gueule de la politique régionale.
C’est un bon point à mettre à l’actif de Pierre Oliver.
Sur la forme. Autre bon point : « Pierre a accueilli tout le monde à l’entrée. Il a besoin d’améliorer sa tenue sur scène : sa posture dans ce costume-là ne le mettait pas en valeur. Problème d’intendance : pas de mouchoirs, pas de verre d’eau… Bref des points détails à régler, mais l’impression générale est bonne » note Christine, en observatrice avisée de l’art de vivre à la lyonnaise.
Sur le fond. « Il ne connaissait pas suffisamment son discours (il était stressé, ce qui est rare) », conclut-elle. En effet, l’enthousiasme du jeune maire de Lyon 2 n’a parfois pas suffi pour dissimuler le côté brouillon de son speech, bien éloigné de son discours initial. Une imperfection qui relève du rodage et qui doit donc être amélioré, tout comme sa « maîtrise » de l’assistance qu’il a parfois eu du mal à embarquer dans son élan.
Cela s’explique sans doute par l’hétérogénéité marquée du public avec des personnes de tous âges et de tous les milieux, et beaucoup de nouveaux visages. A l’applaudimètre, le sujet « camping sauvage à Bellecour » en référence au village de tentes commandé par Grégory Doucet, « avec du mobilier en bois de cagette surmonté d’un voile » est monté sur la première marche du podium.
Suivi de près par la sécurité, et la lutte contre les tags qui, avec le cadre de vie et le retour de la mobilité, seront les piliers du projet de l’alliance lyonnaise en 2026. Pour que Lyon redevienne Lyon, tout simplement.
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