Texte : Marco Polisson – A défaut d’entendre Monseigneur Olivier de Germay, c’est son ancien bras droit, Monseigneur Emmanuel Gobilliard, qui s’est exprimé sur la cérémonie d’ouverture des JO Paris 2024. Trois jours plus tard, la polémique fait encore rage. C’est ça l’esprit JO ?

Une petite voix, perdue au milieu du fracas mondial et médiatique des Jeux Olympiques… c’est celle des évêques de France qui ont communiqué – dans le désert – leur indignation et leur tristesse après avoir visionné la cérémonie retransmise en mondiovision.

« Cette cérémonie a malheureusement inclus des scènes de dérision et de moquerie du christianisme, ce que nous déplorons très profondément. »
Conférence des évêques de France

A l’opposé de l’esprit de fraternité et de concorde défendu par le baron Pierre de Coubertin, le spectacle concocté par Thomas Jolly a été volontairement défiguré par des scènes « provocatrices » comme la parodie de la cène avec des drag-queen – le dernier repas du Christ – ou la danse de Marie-Antoinette décapitée. Une vulgarité sans égal dans l’histoire des Jeux Olympiques.

« Nous remercions les membres des autres confessions religieuses qui nous ont exprimé leur solidarité. Ce matin, nous pensons à tous les chrétiens de tous les continents qui ont été blessés par l’outrance et la provocation de certaines scènes. Nous souhaitons qu’ils comprennent que la fête olympique se déploie très au-delà des partis pris idéologiques de quelques artistes. »

« Cette soirée doit inclure et pacifier, mais on a exclu quand même »
Monseigneur Emmanuel Gobilliard

Interrogé par nos confrères du Figaro, Monseigneur Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon de 2016 à 2022 a déclaré « s’être senti profondément blessé quand j’ai vu la Cène et je suis blessé de la blessure de tous les chrétiens, y compris les sportifs, qui se sont sentis rejetés ». Et l’évêque des JO de souligner le non-respect de la charte olympique qui exclut toute interférence politique ou religieuse. : « Cette soirée doit inclure et pacifier, mais on a exclu quand même », a-t-il conclu.

Alors que le ventre mou de macronie a mollement applaudi, Thomas Jolly aura réussi l’exploit de s’attirer les foudres de la droite comme de la gauche. Même Jean-Luc Mélenchon a regretté les provocations inutiles et gratuites du spectacle. Sur son blog, le patron des Insoumis écrit que « la peine de mort et l’exécution de Marie-Antoinette sont d’un âge des punitions que nous ne voulons plus revoir. »

« A quoi bon risquer de blesser les croyants ? »
Jean-Luc Mélenchon

Et d’ajouter : « Je n’ai pas aimé la moquerie sur la Cène chrétienne, dernier repas du Christ et de ses disciples, fondatrice du culte dominical. Je n’entre pas bien sûr dans la critique du « blasphème ». Cela ne concerne pas tout le monde. Mais je demande : à quoi bon risquer de blesser les croyants ? Même quand on est anticlérical ! Nous parlions au monde ce soir-là. Dans le milliard de chrétiens du monde, combien de braves et honnêtes personnes à qui la foi donne de l’aide pour vivre et savoir participer à la vie de tous, sans gêner personne ? »

« Une vision de la France que nous rejetons, que les étrangers eux-mêmes découvrent avec stupéfaction, ou tristesse »
Eric Zemmour

A droite, l’exaspération est également à son comble. Dans un long tweet, Eric Zemmour a déploré « un spectacle politique jusqu’au bout des ongles fluorescents des drag queens. Un spectacle de mauvais goût, jusqu’à la tête coupée de Marie-Antoinette qui chante le « ça ira ».

« Un spectacle faussement subversif jusqu’à Philippe Katerine qui danse nu au milieu d’une bien laide parodie de la Cène. Le vrai subversif risque sa peau : en 2024, Philippe Katerine ne risque rien à se mettre à poil en blasphémant le Christ. Bref des « mutins de Panurge », qui respectent le nouvel ordre moral, le doigt sur la couture. »

Dans le JDD de ce dimanche, le philosophe Michel Onfray est sur la même ligne : « L’écriture de ce spectacle par un homme blanc, quinquagénaire, judéo-chrétien, fut un exercice de haine contre… l’homme blanc, quinquagénaire, judéo-chrétien. Le tout sous l’œil des décolonialistes qui attendent leur heure préparée par ces idiots utiles subventionnés par le contribuable. »

Capture d’écran histoires royales.fr.

Au-delà de la vulgarité et du mauvais goût, cette Marie-Antoinette décapitée a failli provoquer plusieurs incidents diplomatiques en raison de la présence dans les tribunes du roi d’Espagne – descendant des Bourbon – et de nombreuses têtes couronnées. « Notons l’indélicatesse d’inviter Altesses et Majestés et de proposer un tableau dans lequel on glorifie la décapitation de Marie-Antoinette, tout en appelant à vaincre l’aristocratie. » conclut Nicolas Fontaine sur le site histoires royales.fr.