Texte : Nicolas Winckler avec MP – Ils ont attendu le carton d’invitation… en vain. Grégory Doucet, maire de Lyon, et Bruno Bernard, président de la Métropole, n’ont pas été conviés à la cérémonie d’installation du comité d’organisation des Jeux olympiques d’hiver 2030. Un camouflet en bonne et due forme pour les deux élus écologistes, qui ne cachent pas leur dépit.

Un tour de piste… sans les Verts

Mardi 18 février 2025, au Groupama Stadium de Décines-Charpieu, le gratin du sport et de la politique s’était donné rendez-vous. Au centre de la scène : Edgar Grospiron, nouveau président du comité d’organisation. Autour de lui, Fabrice Pannekoucke, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et Renaud Muselier, son homologue de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Sans oublier la ministre des Sports Marie Barsacq, le maire de Lyon 2e Pierre Oliver, Michel Barnier et même Jean-Michel Aulas. Mais des écologistes de Lyon, point de trace. « Nous n’avons jamais été associés à ces discussions », déplore l’entourage de la Métropole, qui regrette cette « mise à l’écart ». Du côté de l’Hôtel de Ville, on parle d’un « manque de dialogue » malgré « plusieurs mains tendues ».

Laurent Wauquiez dans le rôle du chef d’orchestre ?

L’explication de cette absence tient peut-être à l’empreinte laissée par Laurent Wauquiez. L’ancien président de la Région, artisan du dossier de candidature avant de passer le relais à Fabrice Pannekoucke (ci-dessous) n’aurait visiblement pas vu d’un bon œil la présence des écologistes.

Une hypothèse que le président LR de la région ne cherche d’ailleurs pas à démentir : « Je ne les ai pas vus dans le dossier de candidature, alors que de nombreux élus du territoire y ont participé », lâche-t-il. Une pique à peine voilée, comme pour rappeler que les Verts ne peuvent pas être à la fois opposants de la première heure et convives de dernière minute.

Des soutiens inattendus

Pourtant, cette mise à l’écart ne fait pas l’unanimité. Présent à la cérémonie, le premier ministre éphémère Michel Barnier a pris la défense des deux élus lyonnais : « Ce n’est pas bien, je n’aurais pas fait ça. Moi, je suis inclusif », a-t-il déclaré, fidèle à son image d’homme de consensus.

Même son de cloche du côté de David Kimelfeld, ancien président de la Métropole : « Refuser d’inviter Doucet et Bernard, c’est une drôle de conception de la République, bien loin de l’unité dont la France a besoin », a-t-il posté sur X.

Verts de rage… mais pas si verts que ça ?

Ironie de l’histoire, les deux élus écologistes avaient pourtant adouci leur position sur ces JO d’hiver. Longtemps critiques, Grégory Doucet et Bruno Bernard ont progressivement mis de l’eau dans leur vin (bio, bien sûr). Le maire de Lyon déclarait en juillet dernier soutenir l’événement, à condition qu’il soit « le plus responsable possible ». Quant à Bruno Bernard, il plaidait encore récemment pour que les épreuves de hockey se tiennent à la LDLC Arena, évitant ainsi la construction d’une nouvelle patinoire à Nice. Il se console avec son city-break à Munich payé par les contribuables.

Mais le train olympique est passé, et Lyon devra se contenter d’accueillir le siège de l’organisation, sans avoir le plaisir d’entendre résonner l’hymne olympique dans ses infrastructures. Doucet et Bernard, relégués sur la touche, n’auront d’autre choix que d’applaudir… depuis les tribunes.