Lyon. Fermeture de la Presqu’île : le Bal Masqué n’est plus à la fête

9 avril, 2025 | Actualités Lyon | 5 commentaires

Texte : Morgan Couturier – Son activité déjà freinée par les différents travaux de voirie, l’enseigne de déguisements, Au Bal Masqué, s’inquiète de la mise en place prochaine de la Zone à Trafic Limité (ZTL). A partir de juin 2025, les deux boutiques de Grégory Queste devront ainsi affronter la piétonnisation de la rue de la Bourse et de la rue du Garet. Avec en filigrane, une clientèle qui se raréfie.

Ils sont nombreux les super-héros, à garder sa boutique depuis l’étage, leur regard fixé sur les clients pénétrant au Bal Masqué. Mais tout Spiderman, Wonder Woman ou Prince of Persia qu’ils sont, même leurs prétendus super-pouvoirs ne semblent plus à même de renverser la situation.

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Les écologistes, promus méchants de l’histoire, ont mis leur plan en marche, la Presqu’île vivra à partir du mois de juin prochain, au rythme de la ZTL, fermant ses portes à de nombreux automobilistes. Avec en surplus, la piétonnisation supplémentaire d’une quinzaine de rues.

Parmi elles, la rue du Garet et la rue de la Bourse, où sont installées depuis 38 ans, les deux boutiques de déguisements d’Au Bal Masqué. Des habits de fête, connus de nombreux Lyonnais, dont l’avenir semble malheureusement assombri par cette nouvelle mesure de la Métropole de Lyon. Alors pour Grégory Queste, gérant de cette institution depuis 28 ans, la pilule est dure à avaler.

« Le gens vont moins venir et moins consommer »

Dès lors, même logé à travers les perruques et ses déguisements festifs, que le public aime à louer pour près de 40€, le commerçant peine à cacher son inquiétude, lui qui eut déjà souffert des travaux interminables menés le long des quais du Rhône. Avec pour conséquences, l’allongement des temps de trajet et les embouteillages, le quinquagénaire le sait : la concurrence basée hors de Lyon et les facilités d’Internet font « que les gens vont moins venir et moins consommer ».

« Les écolos ont fait trop de choses en même temps. C’est trop violent », glisse-t-il, conscient que la morosité actuelle et un contexte national parfois démoralisant, font aussi baisser l’envie de faire la fête. Mais avec la piétonnisation prochaine de ses artères et l’impossibilité de se garer à proximité de ses boutiques, Grégory Queste s’inquiète déjà pour la suite, lui qui préparait tranquillement la transmission de son commerce avec ses enfants.

« Je vais leur donner un truc pourri. J’ai du mal à me projeter, mais on est voué à perdre des clients. Certains viennent de Grenoble, ils ne vont pas se garer à Laurent Bonnevay pour venir en transports jusqu’ici. De la même façon, j’ai des clients qui m’ont loué 50 costumes. Ils vont faire comment pour me les déposer ? », questionne-t-il, prenant sur le fait, une cliente rapportant quatre à cinq sacs remplis de déguisements.

6000 costumes à l’achat et à location que les clients veulent essayer sur place

« On a pris 50% d’augmentation de loyer, les charges augmentent, quand notre chiffre d’affaires, lui, a baissé de 20 à 30% sur les trois dernières années. On se fait beaucoup de soucis. On va tout faire pour s’en sortir, mais on va devoir trouver des solutions. Quand on y arrivera plus, on y arrivera plus », glisse-t-il presque résigné à l’idée d’abandonner les 6000 costumes de ses boutiques.

Des tenues que les clients veulent encore essayer, en dépit de la flatteuse réputation de ces équipements « made in France ». « Moi, c’est impossible de le faire à distance. Il faut venir, les gens veulent essayer. Mais j’ai fait des sondages auprès d’eux, ils veulent de moins en moins venir en Presqu’île. A chaque fois que je pose la question, ils me disent qu’ils ont galéré à venir et à se garer.

« Même les artisans me disent : Grég, je t’aime bien, mais appelle quelqu’un d’autre, le centre-ville je ne veux pas », témoigne l’intéressé, victime au passage, d’une coupure d’électricité, « le jour de mardi gras ». Un jour saint pour les vendeurs de déguisements. Face à ce constat, la réalité ne met alors pas longtemps à sortir de sa bouche : « c’est devenu 100 fois plus difficile de travailler en Presqu’île ».

Et cela, même Superman ne semble pas en mesure de l’arrêter !

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/morgan" target="_self">Morgan Couturier</a>

Morgan Couturier

Le journaliste de Lyon People, c’est bien lui ! En quête de scoops, toute info est la bienvenue !

5 Commentaires

  1. Anonyme

    Je veux bien que ce monsieur attribue les difficultés de son commerce aux écolos, mais franchement, il a combien de clients qui viennent de Grenoble juste pour lui acheter son déguisement ? Un en 10 ans d’activité ?

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    • Zygomar

      commentaire d’un borné sectaire qui n’a retenu ce seul exemple au sein d’un long article bien documenté pour tirer une conclusion qu’il ou elle n’a aucune connaissance…

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  2. Marie Bénédicte

    Comme pour tous les commerces, la chasse aux voitures a fait baisser les chiffres d affaires. Les gros clients de ce monsieur ne peuvent plus venir. Qui peut transporter plusieurs sacs de déguisements à pieds ou dans les transports en communs? Il ne reste que les petits consommateurs. Et oui le panier moyen baisse dans chaque commerce et les achats sont réduits à un ou deux sacs d achats car les piétons, cyclistes et personnes voyageant en transports en communs. ne peuvent pas en porter plus. C est un logique de volume à prendre en compte par la municipalité. A petits paniers petits achats

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  3. Tatonnette

    « Certains viennent de Grenoble, ils ne vont pas se garer à Laurent Bonnevay pour venir en transports jusqu’ici »

    C’est pourtant largement la meilleure solution, y compris si on était en 2010

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  4. Tytoune69

    Au moins les ecolos peuvent venir à vélo chercher leurs costumes de clown qu’ils endossent tous les jours

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