Texte : Morgan Couturier – À la veille du début de la Fête des Lumières, la décision de la Ville de Lyon de retirer tout le mobilier de terrasse, fait office de nouveau coup de poignard pour les commerçants de la Presqu’île. Mais c’est aussi une partie de l’euphorie de l’événement qui s’envole.
Dans la traditionnelle cohue de la Fête des Lumières, certains commerçants pleureront ces visiteurs filant tout droit devant leurs portes, sans laisser un denier. Car si les rues de la Presqu’île risquent d’être bondées (mais moins qu’à l’accoutumée selon plusieurs hôteliers), les poches de ces restaurateurs pourraient, elles, de demeurer désespérément vides.
La faute à la mairie de Lyon, avec la complicité de la Préfecture, lesquelles ont décidé pour cet opus 2024, d’interdire toutes les ventes sur la voie publique. Dans cette optique, les belligérants ont donc sommé les commerçants du secteur de retirer tout leur mobilier de terrasse (tables, chaises, parasols et autres équipements de commerce ».
Une décision prise au nom « de la sécurité des personnes et des biens », expose la Ville de Lyon, dans un courrier signé de la main de Laurence Leger, directrice… de l’économie et du commerce à la mairie centrale (sic). Une lettre envoyée à tous les commerçants des rues de la République, Grolée, Edouard Herriot, Brest, Mercière, Victor Hugo, des Célestins ou encore de la place Bellecour.
Une disposition sèche et ferme, à en juger le courrier électronique, renvoyé quatre jours plus tard, par Melinda Cretenet, instructeur espaces publics du même service. De quoi échauder bon nombre de concernés, à commencer par Stéphane Pelletier, propriétaire du Broc’Bar, rue Lanterne, lequel se retrouve carrément privé de sa terrasse par les écologistes.
La sécurité, mais à quel prix ?
Même son de cloche du côté de Christophe Cédat, patron des Cafés 203, rue du Garet et quai Fulchiron. « Pendant la Fête des Lumières, les établissements dans la zone sécurisée doivent retirer leur mobilier des trottoirs, au nom de la sécurité. Mais qu’en est-il des rues encombrées par des matériaux, barrières et engins de chantier ?
Et de ces trous béants qui restent présents dans nombreuses rues de la Presqu’île ? La Ville et la Métropole de Lyon devraient montrer l’exemple en garantissant une expérience sécurisée pour les centaines de milliers de visiteurs attendus. Il est temps de passer des paroles aux actes ! », fulmine le restaurateur.
Du côté de la très touristique rue Mercière (ci-dessus), la pilule a également du mal à passer, alors que les stands de hot dog, vins chauds et autres boissons, faisaient jusqu’alors, le bonheur des visiteurs. Habitué à gonfler sa trésorerie grâce à ces ventes supplémentaires, Didier Dantzikian, propriétaire du restaurant Garden Bistro, se dit abattu.
« Toute l’ambiance et les traditions du 8 décembre lyonnais sont anéanties par ces grands malades », regrette ce dernier, pointant au passage, une certaine « discrimination commerciale ». « L’interdiction n’est pas portée sur la rue de la Monnaie, la rue Turpin, ni sur les quais de la Pêcherie et Saint Antoine où il y a les plus gros stands de la Presqu’île, et Saint Jean n’est pas cité. À la suppression d’une tradition lyonnaise ancestrale, s’ajoute une injustice écœurante », expose-t-il.
Mis au courant de cette disposition, Thierry Fontaine se veut plus mesuré, conscient que des efforts en matière de sécurité doivent être menés. Mais pas à n’importe quel prix, le président de l’UMIH Rhône étant bien au fait du « ballon d’oxygène » que peut représenter la Fête des Lumières pour les commerçants et les restaurateurs.
Le manque à gagner sera scruté de près
« Il faut voir si ces mesures remplissent un peu plus les restaurants en intérieur. Nous, on se bat contre la vente ambulante, sur laquelle il n’y a aucune traçabilité. Laissons aux restaurants de qualité, le droit de nourrir les gens. Il y eut une période où les restaurateurs faisaient 3 ou 4 services et on mangeait mieux.
C’est aussi un moyen de défendre la gastronomie française », expose-t-il, avant de poursuivre : « On va surveiller, on fera un point chaque jour, pour voir en fonction de comment ça évolue ». Une expérimentation scrutée de près, la chasse aux vendeurs à la sauvette étant particulièrement épiée par l’UMIH, prête à monter au créneau, en cas de réelle injustice.
D’autant qu’en termes d’attractivité, la capitale des Gaules doit également jongler avec la baisse des subventions de la mairie, sur la question des illuminations de ses rues. Sur ce point, l’organisation My Presqu’île regrette ainsi le maigre coup de pouce financier de Grégory Doucet, fixé à 100 000€.
Si l’élu écologiste peut se justifier, en avançant les efforts financiers réclamés par le gouvernement, cette enveloppe étriquée n’est pas sans conséquence sur le décorum de la Fête des Lumières. Ses comptes au plus bas, le collectif des commerçants de la Presqu’île a donc décidé de limiter l’illumination des rues, à sept d’entre elles.
« Les décorations manquent de spectaculaire et ne répondent pas pleinement aux attentes. Cela ne suffit pas à maintenir l’attractivité du territoire, qui pourrait être portée plus largement par la Fête des Lumières », écrit My Presqu’île. Avec pour terminus, une perte de chiffre d’affaires attendue pour les principaux concernés, déjà bien pollués par les différents aménagements pris par les écologistes.
Absurde : les écolos de Lyon n aiment pas la fête de la lumière. En fait, Ils détestent les chrétiens et tout ce qui se rattache à leurs traditions. Aux prochaines élections il faudra s’en souvenir et voter contre eux