Texte : Morgan Couturier – Attention au retour de vacances. Depuis le 29 juillet 2024, les radars covoiturage ont mis fin à leur période de sommeil. Circuler seul sur les voies dédiées au partage de véhicule, expose désormais les contrevenants à une amende de 135€.

On avait presque oublié l’utilité de ces panneaux lumineux habillés d’un losange blanc et arrêté de prendre au sérieux ces quelques avertissements, faisant apparaître sur grand écran, la plaque des fraudeurs. Mais les voilà enfin en service. Quatre ans après l’instauration des voies de covoiturage et plus d’un an après la mise en place de radars de contrôle, les élus écologistes ont donc obtenu l’autorisation de les transformer en machine à cash.

La secte verte a fait installer des radars dernier cri sur l’ensemble du parcours. Sur l’A6, au nord de Lyon, le radar se situe en face de l’entrepôt Porcelenosa

L’adoption de l’exploitation de ces radars thermiques, le 21 décembre 2023, avait déjà levé les craintes. Après des mois à s’inquiéter de l’exploitation ou non de ces boites noires, les automobilistes empruntant la M6 et la M7 ne pourront plus douter. Depuis le 29 juillet, se risquer à rouler seul, sur la voie de gauche desdits axes, est passible d’une amende de 135€. Les véhicules Crit’air 0 peuvent emprunter la voie.

Un nouveau réflexe à prendre, alors que le projet de la Métropole de Lyon, piloté par la Ville de Lyon, avait fini par être ignoré des usagers. Pour preuve, le taux de fraude, estimé à 50% sur l’année 2023. « Les résultats des tests sont concluants », affirmait pourtant Jean-Charles Kohlhaas, vice-président écolo de la Métropole de Lyon, délégué aux Transports. Lol.

Rassurez-vous, ils ne contrôlent pas la vitesse

 Reste désormais à cerner le fonctionnement réel de ces radars. Face à cette problématique, bon nombre de conducteurs semblent avoir trouvé la parade, quitte à jouer avec la sécurité de leurs voisins. À hauteur de la sortie « Pierre-Bénite Les Lônes », sur la M7, comme des bureaux de Saniteo, sur la M6, il n’est pas rare, en effet, de voir les automobilistes se rabattre, à la hâte, sur la voie du centre, avant de reprendre le chemin de la voie de gauche, sitôt le radar passé.

Au Sud du tunnel de Fourvière, sur l’A7, le radar placé sur le terre-plein central flashe dans les deux sens. Il se trouve au niveau du bâtiment bleu de l’usine Arkema, au niveau de la sortie 4

À ce titre, se pose également la question du réel besoin d’installer un troisième radar au niveau du musée des Confluences. La voie de gauche, dans le sens Sud-Nord, est essentiellement empruntée pour rejoindre le centre de Lyon. C’est d’ailleurs le sens de cette artère.

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Dès lors, par crainte de se faire flasher, les usagers n’ont de cesse de se rabattre sur les voies voisines, déjà particulièrement engorgées à toute heure de la journée, gonflant ainsi les bouchons déjà existants. Une triste morale, tant le projet de covoiturage domicile-travail est censé permettre l’économie de « 22 600 tonnes de CO2 par an ».

Et cela ne pourrait être qu’un début. Selon certains confrères, de nouveaux projets de voies de covoiturage, sont à l’étude sur l’A6 au nord de la M6, sur l’A42 et sur l’A43. Quant aux petits malins qui s’aventureraient à trouver des parades à ce sectarisme, les remèdes sont rares, sinon inexistants.

Avec leurs capteurs thermiques, les radars sont impossibles à tromper

En cause, ces capteurs thermiques, capables de différencier un corps humain d’une poupée gonflable, d’une peluche géante ou d’un animal. De la même façon, des caméras infrarouges entretiennent le fonctionnement de ces radars, la nuit.

Enfin mauvaise nouvelle pour les motards, les sanctions ont vocation à être les mêmes pour les deux-roues. Sur le sujet, la Métropole de Lyon se veut floue, comme son projet. La réponse à une possible circulation à moto sur ces voies, porte à débat. Sur Internet, celle-ci est la suivante : « Ça dépend. À moto comme en voiture, les voies de covoiturage sont accessibles aux véhicules occupés par 2 personnes ou plus et aux véhicules Crit’Air 0 ».

Aux plus téméraires d’essayer ou de miser sur la clémence des agents municipaux mobilisés avant verbalisation. Mais comme la multiplication des avis de contravention, à la suite de la mise en route des voitures LAPI, les écologistes ne semblent pas bien motivés à l’idée d’épargner le portefeuille des automobilistes.Ils prévoient aussi d’installer 90 nouveaux radars dans le Grand Lyon pour contrôler la ZFE…