Part-Dieu. Ce restaurateur a perdu 80 000€ à cause de la Métropole de Lyon

3 mars, 2025 | Actualités Lyon | 5 commentaires

Texte : Morgan Couturier – Averti du jour au lendemain, courant janvier, de la nécessité de fermer sa brasserie le temps de travaux sur l’esplanade de la gare Part-Dieu, René Chouraqui s’est retrouvé soudainement sans revenu. Avec des salaires et un loyer à payer, le propriétaire de la Brasserie Marius a bien cru voir son affaire couler, dans l’indifférence de la SPL et de la Métropole de Lyon.

Un beau jour, au sens premier du terme, la lumière est revenue. Les plots installés devant le restaurant, par la Société Publique Locale (SPL), organisme piloté par la Métropole de Lyon, avaient disparu. Bercée par une météo agréable, la brasserie Marius pouvait rouvrir et réaménager sa terrasse. Une bonne surprise, aux antipodes du mois précédent, lorsqu’un employé de la SPL Lyon Part-Dieu (Idir Chaabani, chargé de coordination des travaux), lui annonça de la nécessité de fermer son établissement.

La brasserie au temps des jours heureux….

Les travaux de modernisation de la gare l’imposaient, le flux des quelque 100 000 passants/jour devant être déplacé devant sa porte et sa terrasse condamnée. Propriétaire des lieux, René Chouraqui n’avait jamais été averti. Il en fut de même, à la sortie des travaux. Reste qu’entre temps, celui qui possède l’établissement depuis 19 ans, dut surmonter un véritable parcours du combattant. Et une profonde période de stress.

Depuis janvier, vue imprenable sur le chantier

« Ils ne te disent rien, ils murent et après, démerde-toi ! »

 « On me dit que dans la nuit du 15 au 16 janvier 2025, on allait être obligé de murer, qu’il fallait un passage de 14 mètres de large pour que tout le monde passe devant le restaurant. La terrasse ne leur convenait pas. Comment se fait-il que les gens qui s’occupent de la méthodologie des travaux, ne viennent pas nous voir. Ils ne savent pas que la brasserie existe ? Ils ne te disent rien, ils murent et après, démerdes toi », explique-t-il à posteriori.

Entendu, René Chouraqui se dit prêt à jouer le jeu, la SPL lui ayant promis « de tout faire pour l’aider ». « On a rangé le matériel, on a barricadé la brasserie et j’ai mis mes hommes (12 salariés, ndlr) au chômage », poursuit l’entrepreneur lyonnais. Hélas, la réalité est tout autre. La SPL ne répond plus à ses demandes.

Quant à la demande d’autorisation d’activité partielle formulée auprès de la direction départementale de l’emploi (DDETS), celle-ci trouve une fin de non-recevoir, au motif qu’il « appartient à la Métropole de Lyon de trouver une solution de remplacement à l’entreprise, l’activité partielle n’ayant pas pour but de se substituer aux sinistres créés par une autre administration ».

« C’est la première fois que je me retrouvais dans une situation pareille. Personne n’a compris. Pendant un mois, je peux vous dire que j’ai mal dormi », poursuit René Chouraqui. Réduit à son triste sort, l’intéressé se résout toutefois à prendre le taureau par les cornes et à rencontrer les dirigeants de la SPL, à commencer par le directeur général, Florent Sainte Fare Garnot.

« Personne n’est descendu. Deux heures plus tard, on m’envoyait un mail pour me dire d’arrêter de les appeler, de leur envoyer des mails et que si je ne restais pas tranquille, on n’étudierait même pas mon dossier », soupire René Chouraqui, lequel a tenté en parallèle, de solliciter la Métropole de Lyon et la mairie. Sans réponse là encore.

« Aujourd’hui, je ne suis pas sauvé, mais je ne peux enfin payer mes salariés »

Depuis, si le cauchemar a pu prendre fin le 13 février 2025, le commerçant accuse un sérieux manque à gagner, estimé à près de 80 000€, auquel s’ajoutent des salaires à verser et un loyer de 4 500€. « On a risqué la liquidation judiciaire, mais heureusement, les salariés m’ont soutenu. Aujourd’hui, je ne suis pas sauvé, mais je ne peux enfin payer mes salariés. Les recettes que je fais, je les consacre aux salaires. Je leur verse un acompte de 500€ que je complète en fonction des recettes. Il me faudra cinq ou six mois pour sortir la tête de l’eau », relate-t-il.

D’autant qu’à 72 ans, René Chouraqui espère gonfler un petit peu sa cagnotte personnelle, le bâtiment hébergeant son restaurant devant être détruit prochainement, au titre de la transformation du quartier de la Part-Dieu. Impossible pour lui de vendre. Et la date de la démolition ne cesse d’être repoussée, décalant au passage la signature de la DUP (déclaration d’utilité publique) et l’indemnisation qui en découle.

« Aujourd’hui, on a aucune nouvelle de personne. On est complétement dans l’inconnu et on nous laisse mourir. Il n’y a aucune considération, c’est un insupportable ! », ponctue le restaurateur, dont les migraines ne sont pas près de s’estomper. Mais cela, les écologistes n’en ont cure tant qu’ils n’auront pas été trainés en justice pour régler les indemnisations.

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

5 Commentaires

  1. BRAY

    La politique des soit-disants écologistes est un pur scandale !!!

    Réponse
  2. Patrick FARGEAT

    Voilà ce qui se passe avec les ecolos, ces gens là sont dangereux pour l’emploi, ils ne pensent qu’écologie, ils pensent qu’ils peuvent changer le climat et sauver la planète. Leurs rêves se transforment en cauchemars pour une majorité de Lyonnais, vivement les élections qu’on les renvoient dans leurs forêts et autres prairies

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  3. Rosilio

    honteux faudrait faire un geste pour ce restaurant chez qui je venais souvent

    Réponse
  4. perdrix

    a sa place je commencerait a regarder le contenu de mes assiette avant de dire c’est de leurs faute

    Réponse
  5. Jacquet edmee

    je connais cette brasserie où avant ces travaux qui n en finissent pas étaient très agréable mais voilà la voila la folie ecolo de ce doucet fait disparaître tous les commerces vivement qu ont le vire

    Réponse

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