Par Christian Mure
L’incontournable Philippe Vorburger a eu la bonne idée de nous convier au Vétéran pour nous faire revivre l’ambiance des bars restaurants dignes des films en noir et blanc de Jean Gabin…
Depuis le 13 février 2010, ce bouchon est dirigé par Gilles Tinet qui fit les beaux jours du Medley (19, rue Childebert). Cette boite de nuit sise sous Le New York a reçu Patrick Juvet, Pierre Palmade, Florence Foresti à ses débuts, Jackie Quartz, William Sheller !
« On m’appelait la Maïté de la nuit, mélangeant toutes les clientèles » jusqu’à fin 2008… Un an plus tard, Gilles quittait la Presqu’île pour s’établir route de Vienne. Changement de vie ! « J’ai eu le coup de foudre pour ce bistrot ! » raconte-t-il.
Son exil s’est transformé en belle aventure puisque ça ne désemplit pas à partir de 6h du matin, sept jours sur sept avec karaoké le dimanche midi jusqu’à 17h… « Le quartier est en train de revivre depuis le drame de l’incendie de la boulangerie de la route de Vienne ».
Ici, aucune chance de tomber sur un car de Chinois ! Ce bouchon est la seconde maison des cheminots, ouvriers, commerçants et cols blancs du quartier.
Ça discute rugby et football pendant les retransmissions des matchs et, au moment de payer l’addition, aucun risque de faire un AVC : le menu du jour à 14 euros comprend entrée, plat, fromage, dessert, quart de vin.
Je me suis régalé d’un osso bucco aussi bon que celui de Mario rue Mercière bien avant qu’elle ne devienne une rue à la mode… La tête de veau chaque mercredi, andouillette, tablier de sapeur, quenelle gâteau de foie sont les spécialités de ce fief de la SNCF à l’époque de Gilda, l’emblématique patronne de 1970 à 1980 !
Gilles qui organise des spectacles transformistes garde un souvenir ému de son repas à la table de Michou arrivant à 21 h30 à cause d’une panne de voiture… Un moment immortalisé par une photo au-dessus du bar.
Tout respire ici la joie de vivre et de se retrouver ensemble autour de Monsieur Paul qui court, assiettes en main, de table en table avec ses expressions à la Michel Audiard : « Il y a eu trois Paul : Paul Bocuse, Paul Ricard qui sont morts… il ne reste plus que moi »
Et de conclure le déjeuner en offrant le marc : « On n’est pas comme les grenouilles dans la mare… le marc on le boit au Vétéran ». Pourquoi bouder notre plaisir : le prix du menu est le prix du parking Saint Antoine !
Le Vétéran
Ouvert tous les midis. Soir sur réservation
17, rue Benoit Bernard (accès par la route de Vienne) – Lyon 8
Tél. 04 78 72 02 58
Menu du jour : 14 euros. Menu carpaccio : 13 euros. Menu tartare : 13 euros.
Menu gambas : 17 euros. Menu côte de boeuf : 17 euros. Menu sole : 13 euros.
Menu cuisses de grenouilles : 17 euros.
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