Texte : Philippe Lecoq – On foule la jolie terrasse en triangle du café du soleil avec émotion et délicatesse, comme si on entrait dans un décor de cinéma.
Tout ici, les rues pavées, les immeubles teintés Renaissance, la confluence des rues Saint-Georges et du Gourguillon, l’une semblant descendre et l’autre qui monte assurément, l’harmonie de cette petite place de Saint-Georges semble tout droit sortie d’un décor de cinéma, presque même trop léché pour faire vrai.
Comme pour nous donner raison, Melville, Cornillac, Marchal, entre autres, sont d’ailleurs venu ici tourner quelques scènes qui lui rendent hommage. Or donc, ce Café du Soleil c’est avant tout un lieu. Un lieu qui a une histoire puisqu’il est bouchon depuis des lustres, et possède le titre envié de la plus vieille licence IV de la ville.
Un lieu, une histoire, un passé, c’est sans doute ce qui a séduit Pascal Bonhomme, fils des Bonhomme boulangers dans le 2e arrondissement, à s’installer ici presque « en même temps » – pour être politiquement à la mode – que Tonton à l’Élysée. Ça date…
Pascal Bonhomme s’est emparé des murs et leur a donné cette atmosphère, cette ambiance.
Et ce savoir-faire qui perdure aujourd’hui puisque sa quenelle a tellement plu qu’il en devenu producteur pour la majorité des bouchons de la ville. Oui, c’est bien au Café du Soleil que sont nées les Quenelles du Soleil, aujourd’hui fabriquées à Vaise dans un labo tenu par Luce-Marie Bonhomme, fille de, et son mari Alexandre.
Bref, on aime la terrasse et son réverbère d’anthologie, la grande et belle arche en pierre encadrée par Guignol et Gnafron qui couvre l’entrée de l’établissement, et au-dessus de la fenêtre du premier étage, un soleil qui brille même la nuit afin que le nom de l’établissement puisse correspondre à l’endroit et réciproquement. A l’intérieur l’habillage bouchon est de mise avec un joli zinc et bois en fond de salle, surmonté d’une fresque représentant les bords de Saône, les tables et chaises en stéréotype bouchonnesque… On y est, la magie opère.
Juste le temps et la place pour citer le chef et gérant actuel Martin Malka, qui a tout compris du lieu et de son histoire. Sa cuisine généreuse privilégie la quenelle – tiens ! – dans son menu lyonnais, mais « comme on n’en mange pas tous les jours » comme il dit, et que les habitués sont légion, Martin peaufine des suggestions et plats du jour qui savent retenir l’attention et le client. Silence, on déjeune !
Le Café du Soleil
2, rue Saint Georges
69005 Lyon
Tel 04 78 37 60 02
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