Texte : Philippe Lecoq – Évoquer les Barbet c’est se lancer dans la poésie culinaire. Une poésie lyrique, épique, voire héroïque. Sans chichis, sans cérémonie, sans façons. Pourvu qu’elle rime avec « cœur » et « bonheur », avec « partage » et « arrosage », « amitié » et « convivialité ».
Dans la famille Barbet, il y a Claude, évidemment, le pape des sept chemins à Vourles, et Julien à Oullins, mais avant eux deux il y avait la Mère Barbet, leur grand-mère. « Lulu » pour Lucienne, qui a longtemps tenu avec Marius le bouchon « Chez Barbet » où officie aujourd’hui notre Arlette Hugon nationale. Bref si le mot atavisme peut parfois servir, c’est ici qu’il faut l’employer.
Ici, c’est « Le Cèpe », petit dernier des créations de Claude, né en 2022, situé juste à côté de ses grands frères « la Maison Barbet » et « La Bamboche », héritier d’une partie de la déco de son ancien « Café 2 la Gare » à Brignais. Tout y est, inutile de s’appesantir, les cochons, les nappes à carreaux, les ardoises jusque sur les brise-vues de la terrasse… Mention tout de même du bar, magnifique, création de Sébastien Béraud, artisan-artiste de l’étain, à qui Claude a donné sa chance.
« Un bouchon c’est notre ADN » explique Claude qui avait déjà tutoyé l’appellation avec son « Béranger » de la rue du même nom dans le 6e populaire, limite Villeurbanne. « Mes premiers souvenirs d’enfance ce sont des odeurs. Des odeurs de plats de chez ma grand-mère qui faisait une cuisine bourgeoise, familiale, riche, avec de la crème, des plats familiaux de saison ».
Plats que l’on retrouve au Cèpe, mis en musique par le chef Thomas Ricard sous l’égide de Claire Desboudard, la chef exécutif des trois maisons : Foie de veau, gratin d’andouillette, quenelle, œuf cocotte, tétine en persillade, délicieuse et fondante terrine de tête de veau, le puriste reconnaîtra les siens. A noter le menu « Quoi qu’il en coûte » à 20 euros…
Mais là-bas, dans ce sud-ouest-lyonnais que Claude affectionne, la vraie nourriture est autre. Comme dans une poésie, Barbet nourrit d’abord l’âme. Mieux, il la réconforte.
Le Cèpe
4, avenue du Général Brosset
69390 Vourles
Tel : 04 72 41 01 06
un. peu. dubitatif sur ce classement du cèpe. si le lieu est agréable, comme le personnel, j’ai du tomber le jour où le stagiaire était en cuisine. un tablier de sapeur dur a souhait, et d’une panure froide et épaisse, pas mieux côté foie de veau dont la structure rappelle une chair décongelée…une punition pour un lyonnais
j’ai connu les barbet plus efficaces !