Texte : Philippe Lecoq – Ce Lafayette est un couloir… Un long couloir scindé en trois parties, diablement bien conçu et agencé, où il faut se faufiler comme dans des wagons, coincé entre deux rangées de tables et de chaises puisque l’endroit pratique tout de même la restauration.
Premier wagon et première image de l’endroit puisqu’on vient de pousser la porte, l’incroyable bar façon art déco, une merveille, cernée d’une barre de force en acier qui permet de s’accrocher en cas de tangage du train. Sur le bar, quelques Puech-Haut rosé en saison, liqueurs de mandarine, chartreuse, nous ne nous sommes pas trompés d’adresse…
A droite et à gauche les fameuses banquettes et de jolis murs de pierre, signatures de la maison. Les wagons 2 et 3 sont du même tonneau, comme dans un Orient Express revisité, avec des toiles de peintres locaux exposés aux murs, frigos, desserte et ouverture sur la cuisine. Le 4 est un petit wagon cosy, table VIP, réservée aux aficionados ou à ceux qui le réclament… Fin de la visite.
Cela fait trente ans qu’Yves Cardonne joue – avec son épouse Marcelle – les chefs de rame dans son joli wagon.
Et cela fait trente ans que l’on se presse ici parce que c’est lui ; parce que le gone est un personnage, qui sait accueillir, servir et faire rire, qui sait faire sans en rajouter plus qu’il en faudrait ; un animateur-facilitateur-gouailleur qui connait le bréviaire du bon patron de bouchon sur le bout des doigts. Un créateur de chaleur humaine en hiver et un vent frais en été. Il va et vient, virevolte et s’en retourne, sifflote ou chantonne, interpelle ou installe. Omniprésent. Omniscient. Une figure.
Alors bien sûr, la carte ne balaie pas toutes les lyonnaiseries des bouchons traditionnels, on déjeune ici de viande sur plancha – frites salade – de grenouilles ou de tagliatelles de noix de saint jacques, les huitres sont autorisées comme le burger maison, l’escalope de veau milanaise ou une sole meunière. Mais les produits sont frais, l’assiette gourmande et solide – Yves a une formation de chef – et on peut y boire des bons crus de l’ami Stéphane Ogier. Un mot pour les desserts, fort bien dressés.
Un autre pour conclure, avec une pensée pour ce qu’on ose nous servir dans les wagons de la SNCF : Lafayette, nous voilà !
Le Lafayette
48, rue Ferrandière
69001 Lyon Cordeliers
Tél. 04 78 42 23 85
Bravo Félicitations Yves et Marcelle
Je ne suis pas étonnée de votre réussite, Depuis mon petit café du matin ( avec le journal)dans les années 90 jusqu’à mon pot de fin de carrière toujours un vrai bonheur
Vous êtes inoubliables bises ÉLIANE
Pour info c’est dans le 2e et pas dans le 1er arrondissement !