Texte : Philippe Lecoq – Le fameux petit train suspendu au plafond ne tourne presque plus autour de la salle, comme un clin d’œil à cette magnifique gare des Brotteaux aujourd’hui dévolue à d’autres voyages, mais il est toujours là. Incontournable de la déco, comme un symbole.
Véritable succès et poumon – avec L’Ouest – des brasseries des Maisons Bocuse depuis 1997, L’Est demeure dans l’esprit de ce qui a inspiré sa création : une invitation à découvrir, dans l’assiette s’entend, les plats du monde entier, leurs saveurs, les épices d’ici et là… Tiens juste une suggestion, goutez donc l’assiette de Mezze (Houmous, tarama, croustillants feta et menthe, pain pita) à partager…
Bien sûr, la carte s’arrête aussi en France, avec des incontournables comme le foie de veau ou la pièce de bœuf, mais elle évolue sans cesse autour du noyau dur des plats « signatures » que la clientèle ne tolérerait pas de voir disparaitre : la sole, le tataki de thon rouge, riz sauté Indonésien, la côte de veau rôtie au beurre doux.
Ainsi va la Brasserie de l’Est.
A la fois immuable, avec sa devanture verte, son élégante terrasse de 200 places plantée sous de belles marquises et parasols, sa table d’hôte ovale, ancrée à l’entrée, où l’on attend son tour en fin de semaine quand les 160 places ont été prises d’assaut, sa cuisine ouverte sur le ballet des chefs en tenues immaculées emmenées par Florent Paoli, et le bar puisque nous sommes dans une brasserie…
Pauline Martin, chef de gare de l’Est, formée au Café du Pond du temps d’Albert Dray : « Nous sommes et restons une vraie brasserie. Ici ça brasse, ça bouge, ça vit, mais dans les détails il y a nos codes, nos standards des Maisons Bocuse, offrir la possibilité d’accéder à une cuisine de qualité dans l’assiette et dans le service, ce qui était cher à Mr Paul ».
Ça bouge et ça vit, oui, avec la brigade de quinze personnes en cuisine et plus encore en salles, avec un « s » puisqu’il y en a deux. Ça bouge et ça vit, avec une clientèle aussi mélangée que sur un quai de gare, des Lyonnais du 6e qui viennent à pied, des Lyonnais d’un peu plus loin qui apprécient de pouvoir se garer facilement, des fêtards qui rejoindront plus tard les établissements festifs voisins, et puis les voyageurs, ceux de la gare de la Part-Dieu, l’héritière au charme beaucoup plus discutable.
Ça bouge et ça vit avec les travaux effectués pendant le confinement, qui se remarquent à peine – sauf peut-être le logo – puisqu’on ne touche pas à un établissement devenu mythique dans une gare classée monument historique. Monument historique était Monsieur Paul. A l’Est, leur mariage est célébré tous les jours, puisque chez les Bocuse on reste ouvert « les jours où les autres ne le sont pas ».
Brasserie l’Est
14, place Jules Ferry – Lyon Brotteaux
Tel : 04 37 24 25 26
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