Texte : Morgan Couturier – Aux Brotteaux, Sergen Agac se lance dans sa première aventure gastronomique, sobrement baptisée Baba. Une allusion à son père et sa famille, réunis derrière les fourneaux pour proposer une cuisine inspirée de ses origines orientales.

Il n’est pas question de retracer les contes des Mille et Une Nuits, mais bien de s’adonner à d’autres pensées. En remontant la rue Juliette Récamier pour s’attabler au 35 de l’allée, la chaleur de la terrasse nous porte en effet, vers d’autres écrits. À ce proverbe oriental, selon lequel persévérer dans son entreprise permet de surmonter toutes les difficultés. La raison d’un tel songe vient aux origines du nouvel établissement trônant sur ledit emplacement.

À Baba donc, ce tout nouveau restaurant imaginé par Sergen Agac et son épouse Jessilda, en lieu et place de l’Entract, d’Alan Dinc depuis le 24 octobre 2022. Un défi de taille pour ce Lyonnais, co-gérant d’Edison Concept, plus connu dans le microcosme local pour ses prouesses dans le secteur du bâtiment et de la rénovation, que pour ses aptitudes culinaires. Et pourtant, voilà le jeune homme prêt à révéler de nouveaux atouts.

Ce « bâtisseur dans l’âme » tient pour lui, un affect particulier avec cet art qu’est la gastronomie. Une fascination développée dès le plus jeune âge, dans les allées du restaurant familial. « Cette nouvelle aventure me renvoie à mes jeunes années dans le restaurant de mon père Yann », raconte Sergen Agac, ravi de bénéficier « de cette bulle d’air » rafraîchissante. D’où le nom, Baba, signifiant « papa » en langue arabe. « Ici, on se croirait à la maison », poursuit-il. À juste titre, tant il joint les actes à la parole, en partageant les fourneaux avec sa femme donc, son père, sa mère, Estelle, et sa belle-mère, Lilijana.

« Un établissement privatisable avec sa formule salle, cuisine et boisson »

« Chez nous (en Turquie, ndlr) accueillir les gens, on adore », précise le jeune homme, propulsé à la tête d’un établissement de cinquante couverts, auxquels s’ajoutent « une vingtaine de places en extérieur ». Le tout est privatisable sur demande. « Chacun de nous vient apporter sa spécialité. Mais on n’est pas trop d’être cinq pour cuisiner toutes nos préparations », embraye-t-il.

La gourmandise étant le péché des bonnes âmes, Baba ouvre alors, la voie au plus joli des défauts. Que ce soit de bon matin, au fil des petits-déjeuners sucrés et salés, comme à l’heure du déjeuner et du dîner. « On peut alors commencer par des mezzés, dont beaucoup sont faits à base de légumes et de produits frais, ou bien partir sur deux types de soupes (velouté lentille ou soupe de poulet, nldr) et une salade grecque », décrit Sergen Agac.

Viennent ensuite les plats principaux, de la traditionnelle assiette kofte à la spécialité de la maison, le… baba. « C’est un mijoté de viande de veau sur un lit de yaourt. Cela donne une viande super fondante avec plein de saveurs », poursuit le gastronome en herbe, dont les appétences personnelles se dirigent vers un autre produit. Vers le Manti, ces raviolis turcs à base de viande hachée, que l’intéressé eut expérimentés toute sa jeunesse.

« C’est tellement savoureux », valide-t-il. Reste alors aux plus gourmands de se laisser tenter par un dessert. Au choix : une part de Trileçe (un gâteau génois nappé de caramel), de Baklava ou une plus légère salade de fruits. « La carte changera au fur et à mesure du temps », conte déjà le propriétaire des lieux. Alors que les premiers habitués ont déjà bâti leur nid, Baba aspire lui, à voler de ses propres ailes. La réussite se construit. Cela tombe bien, Sergen Agac s’en est fait une spécialité.

Baba
35, rue Juliette Recamier – Lyon 6e
Ouvert du lundi au samedi de 10h à 22h
Tél. 04 82 33 48 84