Photo d’illustration © DR
A l’occasion du conseil d’administration de l’Union des Vignerons du Beaujolais (UVB) qui s’est tenu le 30 décembre dernier, l’Organisme de défense et de gestion (ODG) des crus du Beaujolais a décidé de « reprendre l’entière gestion administrative et financière » de son entité.
Depuis 2007 et la réforme de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), l’UVB est structurée autour de deux ODG : celui des Beaujolais/Beaujolais-Villages et celui des crus. C’est ce dernier qui a décidé de reprendre sa liberté d’action. « Une décision qui signe sans doute l’arrêt de mort pour l’union viticole », explique le Patriote Beaujolais.
« Depuis plusieurs années, se dessinait l’impérieuse nécessité de donner à l’ODG des crus les moyens de jouer pleinement leur rôle de force de renouveau du Beaujolais », explique par voie de communiqué la présidente Audrey Charton, viticultrice à Fleurie.
Des projets plein le jarlot comme le classement en climats des crus faisant suite à la caractérisation des terroirs. Objectif ? Délimiter du lieu-dit aux 1ers crus pour valoriser commercialement un terroir dont la visibilité s’arrête pour le béotien au vin primeur, markété autour du traditionnel Beaujolais Nouveau.
Cette méthodologie bourguignonne fait dire aux plus retors que les viticulteurs des crus du Beaujolais s’apprêtent à prendre la patente commerciale du voisin septentrional. « Nous avons également réaffirmé notre pleine appartenance au Beaujolais et notre conviction que cette décision était prise pour le bien de la région », précise à cet effet Audrey Charton.
« Que les crus veulent prendre leur indépendance, c’est compréhensible. Mais on ne pourra pas faire l’économie d’un lieu d’échanges pour les nombreux dossiers que l’on doit aborder ensemble », prévient toutefois le président de l’interprofession beaujolaise, Gilles Paris, dans les colonnes du quotidien Les Echos.
En effet, sur les 2.200 vignerons du Beaujolais, plus de la moitié travaillent tout à la fois en crus et en appellation Beaujolais ou Beaujolais-Villages. Quelques mois seront donc nécessaires avant d’acter une scission déjà entérinée administrativement et financièrement depuis le conseil d’administration de l’UVB qui s’est tenu le 30 décembre. Un groupe de travail a été mis en place pour gérer les aspects pratiques de cette séparation.
Conséquence immédiate de ce divorce, le secrétaire général de l’UVB Denis Chilliet a annulé le concours des grands vins du Beaujolais qui devait se tenir le 9 janvier 2015.
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