Stéphane Ogier et Laure Amoroso devant la ferme de 800m2 qui accueillera 5 chambres d’hôtes à l’horizon 2017. Architecte du projet : Fabrice Bolenor – Photos © Jean-Luc Mège
Par Françoise Petit
Stéphane rêvait d’étendre son expérience sur un espace aux dimensions qui lui permettraient de bonifier ses ambitions et déplacer ses racines sur le terrain de la modernité. Pari réussi.
La cave familiale était devenue trop exigüe pour répondre à son besoin aigu de confort et d’expression du métier. Pourtant c’est bien à « la Roche » que le petit Ogier d’Ampuis s’était pris d’admiration pour les gestes d’un père, fort d’un souvenir marquant à six ans : « j’ai su que j’allais devenir vigneron via trois tonneaux que vinifiait sublimement mon père » ! Aujourd’hui le cordon ombilical est coupé. Sans exclure dans ses gènes le lien charnel qui forge un caractère, Stéphane Ogier épouse sa liberté dans le respect du passé additionné d’une jeunesse fougueuse et sérieuse à la fois. Il veille désormais sur un bébé de verre, de pierre et de verdure face aux terrasses vertigineuses de côte-rôtie. A quelques encablures de la maison mère, près d’une rivière qui serpente entre Ampuis et Tupin Semons, « sa » cave est un bâtiment en phase avec le paysage. Un « investissement personnel » qui affiche 1700 m2 d’élégance avec bureau de campagne singulier, espace de dégustation et cave « outillée » pour sublimer les vins Ogier que Robert Parker qualifie des plus parfumés, des plus sexy, des plus soyeux qui soient ! L’architecte de ce joyau ancré dans un ancien champ, n’a pu admirer son œuvre. Guillaume Pilon, frère d’un vigneron de Chavanay s’en est allé trop tôt. La déco intérieure signée Vavro ne souffre d’aucun défaut et les toilettes font voyager dans le street art avec Jaké himself ! Sacré Steph ! Quelle belle saga que celle du fiston de Michel Ogier. Entre sa naissance pendant les vendanges 1977, puis son entrée au domaine, un an après la sortie de la « Belle Hélène », Stéphane a humé le parfum des barriques et collé son oreille à l’inox des cuves pour entendre le bouillonnement d’un terroir de calcaire, de granit ou de micaschiste.
Un nouveau bâtiment de 1700 m2 dessiné par Guillaume Pilon
Ses études œnologiques à Beaune lui ont fait comprendre la Bourgogne et le bourgogne. Collégien, il se souvient comme d’un cadeau du ciel du stage chez Guigal, l’année où « la mouline » de son célèbre voisin fut déclarée meilleur vin du monde ! Additionnant expériences concrètes et méthodes de travail, Stéphane en moins de 20 ans a fait grandir le domaine Ogier de deux à trente hectares. Objectif : mettre en lumière des cépages mythiques en AOC côte-rôtie, condrieu, saint-joseph ou vins hors zone d’appellation. Si la « Rosine » et « Viognier de Rosine » fonctionnent en IGP, son « Ame Sœur » est en recherche de reconnaissance. La syrah de Seyssuel en voie d’« aocisation » exprime sa puissance sur un terroir magique fait de micaschistes entre Lyon et Vienne. Pour le faire savoir en haut lieu, Cuilleron, Villard et onze autres vignerons se sont regroupés en association sous le nom de « Vitis Vienna ». Stéphane préside ce team d’accros de parcelles exhumées de l’histoire romaine, au pied d’un château en ruine et d’un pigeonnier, acquis par le même Stéphane. Les projets du jeune propriétaire ne s’arrêtent pas là. Sur ses 2 hectares de terrain, trône une ferme de 700 m2 comme on en rêve, avec cour, grange, greniers, cheminées, et poutres aux plafonds! Cette ferme sera restaurée pour une destination chambres d’hôtes et pièces de réception. Les conseils éclairés de Laure Amoroso, la compagne de Stéphane seront précieux pour réussir ce pari afin d’offrir aux amateurs de vin un « produit » oenotouristique de classe. Notre gentleman wine maker sait aussi se muer en chineur de terres, sans désespérer de trouver une autre perle rare comme récemment ce bonheur de côte blonde : « pour ça, il ne faut pas hésiter à boire le café avec des anciens » ! Sa référence à Marius Gentaz atteste qu’il se rassure des valeurs et du talent d’hommes clefs de la vallée du Rhône. Pour connaître la suite de l’histoire, rendez-vous au Marché des Vins d’Ampuis où la nouvelle Cave de Stéphane Ogier sera en mode « Portes Ouvertes » avec flacons à l’appui !
Marché aux Vins d’Ampuis
Cette 88ème édition aura lieu du vendredi 22 au lundi 25 janvier 2016 en présence d’une soixantaine de vignerons et maisons de négoce et leurs appellations Côte-Rôtie, Condrieu, Saint-Joseph, Cornas, Hermitage, Saint-Péray et Crozes-Hermitage.
Sont attendus : Barge, Bernard, Billon, Bracoud, Bonnefond Gérard, Bonnefond Patrick et Christophe, Bonserine, Burgaud, Chaboud, Chambeyron Bernard, Chambeyron-Manin, Chapoutier, Cheze, Clusel-Roch, Coursodon, Cuilleron, Daubrée, De Boisseyt-Chol, Degache, Delas, Domaine de Rosiers, Duclaux, Durand, Faurie, Faury, Fayolle fils et fille, François A, François et fils, Gaillard, Gallet, Gangloff, Garon, Gérard François, Gerin Didier, Gerin Jean-Michel, Guigal, Jaboulet, Jamet, Jasmin, Lafoy Yves, Levet, Lezin, Michelas st jemms, Montez, Mouton, Niero, Ogier, Otheguy, Parpette, Pichat, Pichon, Robert Stéphane, Rousset, Semaska, Stéphan, Vernay Daniel, Roland et Gisèle, Villard François, Vidal-Fleury, Les Vins de Vienne, Voge.
Horaires
Vendredi 22 janvier: 11h à 19h
Samedi 23, dimanche 24, lundi 25: 9h à 19h
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