Aux aguets, Cécile Conan n’a plus une minute à elle, signe que les ventes aux enchères qu’elle anime connaissent un succès grandissant, en témoignent les récents records d’enchères réalisés avec ses bustes de César.
Campée derrière son ordinateur, la commissaire-priseur tente de rattraper le temps, pour que le passé devienne présent, en référence à cette passion prononcée et assumée pour le contemporain. Il n’est question que de mails, laissés sans réponse, mais ces derniers illustrent à l’instant T, la force de frappe de Cécile Conan, dont les ventes se succèdent comme lors de cette belle après-midi d’enchères. Depuis décembre, les œuvres de prestige passent sous son marteau, sans discontinuer, à l’image de cette « grosse vente », planifiée le jeudi 28 juin prochain.
Une juste retombée après des semaines d’estimations et surtout, un nez intimement creux, pour orienter ses recherches dans la bonne direction. « En décembre, nous avions des tableaux de Guillaumin, Louis Valtat, un Renoir. Ce sont des collections importantes, car à Lyon, il n’y a pas souvent des tableaux d’Auguste Renoir. Du coup, ça a fait effet boule de neige », raconte-t-elle. Le prestige appelle le prestige, alors quand les astres s’alignent, cela coïncide souvent avec des périodes de plénitude. Confortés par ces succès, les clients sont déplacés d’eux-mêmes, à l’image de ce vendeur, la besace chargée de tableaux et de bronzes de César.
Trois records mondiaux d’enchères pour des ventes estimées à 627 000€
« Ces œuvres devaient être vendues à Paris, dévoile-t-elle. Mais on a eu un bon feeling et les estimations lui plaisaient. J’ai fini par le convaincre de tout vendre à Lyon ». Bien leur en a pris, l’un comme à l’autre, ces bustes ayant engendré trois records mondiaux d’enchères. « Nulle part ailleurs, ils ont été vendus si chers », analyse-t-elle. 627 000€ de gains, dont 212 500€ pour la sculpture baptisée « Rambaud », Cécile Conan a su replacer Lyon sur la carte des ventes aux enchères. Au point d’embarquer avec confiance, dans un nouveau périple.
« Le 28 juin 2018, nous présentons une nouvelle sculpture de César, deux paires de fauteuils de Giacometti estimés à 200 000€, des œuvres d’Armand, des statuettes signées Richard Orlinski – dont une panthère et un alligator -, que des signatures sympas », dévoile la pensionnaire de l’Hôtel d’Ainay. Le marteau prêt à dégainer, cette dernière jongle ainsi avec un calendrier rempli. « Fin juin, dans l’ancien immeuble de la Croix-Rouge, derrière l’église Saint-Pothin, nous allons réaliser une vente caritative au profit de la fondation France Répit de Bruno Bonnell, annonce-t-elle. À la rentrée, on s’occupera des livres de Christophe Marguin ». Veni, vidi, vici, Cécile Conan fleure la bonne affaire. Adjugé, vendu !
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