Crise sanitaire. Le secteur du BTP en danger par manque de chantiers

16 novembre, 2020 | BUSINESS NEWS | 0 commentaires

Par Morgan Couturier

Bien qu’encouragé à maintenir son activité, le secteur du bâtiment et des travaux publics voit son carnet de commandes s’affaiblir. Dépourvu d’offres, il pourrait être mis à l’arrêt début 2021. Pour éviter un tel désastre, le groupe Serfim en appelle à la solidarité des collectivités locales et à l’intronisation du plan de relance promis par l’État.

On ne cesse de le répéter, à force de crier aux loups, le risque est de ne plus être entendu. Une situation évidente bien que délicate, à en croire le paysage actuel du secteur du bâtiment et des travaux publics. Autorisé à poursuivre ses activités, malgré les désastres du confinement, ce dernier voit néanmoins le ciel s’obscurcir et poindre à l’horizon, les sombres nuages de la crise économique.

Un positionnement alambiqué pour ce secteur de 300 000 emplois, qui malgré la « chance importante de travailler », doit se résoudre à rejoindre le mouvement contestataire. En cause : le besoin de plus en plus vital de garnir un carnet de commandes s’affaiblissant de jour en jour.

Photo Barbara Tournaire

« Nous ne sommes pas dans une urgence directe, on arrive à travailler et depuis mai, la reprise de l’activité se passe plutôt bien. Toutefois, on voit bien que dans nos différents métiers, il y a un vrai besoin de commandes publiques. Nous ne sommes pas tous impactés de la même façon, mais quand on regarde nos perspectives, on a quand même un vrai besoin », explique Alexandra Mathiolon, la directrice générale du groupe Serfim (photo ci-dessus) .

« Un secteur prioritaire vu le nombre d’emplois concernés »

Encore policé, l’appel à l’aide n’en reste pas moins concret, alors que le manque d’appels d’offres générés par les collectivités locales laisse augurer un possible arrêt des activités d’ici le premier trimestre 2021. Un manquement que la fille de Guy Mathiolon explique par une certaine latence de l’exécutif en cette période de réorganisation post-électorale et par insuffisance flagrante de fonds, la faute à un plan de relance de 100 milliards d’euros promis par l’État, que l’on peine encore à voir se concrétiser.

« Nous avons besoin qu’il y ait une renaissance au niveau des acteurs locaux. C’est pourquoi il y a urgence que les collectivités puissent définir des budgets dès maintenant, car ces acteurs ont besoin de ces budgets pour investir », maintient Alexandra Mathiolon, alors que les oracles les plus funèbres laissent craindre le pire pour ce secteur, mais aussi pour tous leurs fournisseurs et leurs prestataires, « qui ont besoin, eux aussi, d’un service minimum ».

Le plan de relance peine encore à se traduire au niveau des services publics

Moins impacté que certains confrères, en raison de chantiers privés assez denses (45% du chiffre d’affaires, contre 20 à 30% à l’échelle nationale, ndlr), Serfim souhaite néanmoins incarner cette campagne contre l’inactivité, dans laquelle tout un secteur se retrouve en porte-à-faux, coincé entre la nécessité pour les collectivités locales d’aider le tissu économique local et leur volonté de déclencher de nouvelles commandes.

 

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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