Les candidats MEDEF du collège "Commerce" sont désormais priés de faire dans la discrétion… Pas gagné !

Par Marc Polisson et James de Santrois

Au Medef, on aime ceux qui se lèvent tôt. C’est donc au cours d’une conférence de presse très matinale que Bernard Fontanel et Benoit Soury ont dévoilé les noms des 60 candidats qui composent leur liste patronale. Parmi eux, beaucoup de couche-tard…

"Sans bling-bling, ni bla-bla, homme discret, engagement, convictions." Ces mots, repris plusieurs fois dans la présentation distribuée à la presse de Benoit Soury, tête de liste du Medef à la présidence de la CCI de Lyon, tiennent à la fois de l’incantation contre certains esprits frappeurs et de viatique pour une nouvelle CCI. De quoi nous intriguer, à Lyon People, nous qui avons été élevés dans le respect de certains principes et qui, au fil des photos et des interviews, jetons un regard amusé et affectueux sur le "bling-bling" à la lyonnaise. Benoit Soury semble ne pas avoir de montre. En tout cas, sûrement pas une Rolex (il faut dire qu’il a moins de 50 ans). On compte sur Jean-Louis Maier, l’un de ses colistiers, pour lui en offrir une vintage en cas de victoire. Avec ses airs de Raymond  Barre jeune, l’homme est effectivement loin du "bling-bling", style bonne bourgeoisie lyonnaise bien qu’il ne soit arrivé entre Rhône et Saône "qu’il y a 15 ans". Mais on sent dans son ton mesuré une réelle détermination, un peu comme celle qui émane d’autres grands patrons de l’agglo comme Alain Mérieux ou Olivier Ginon, grands absents de cette liste électorale… Soury est là pour gagner, même si certains cassandres le donnent largement perdant face au ticket CGPME Grillot/Turcas*. "C’est un homme courageux, intelligent et qui a des valeurs" assène le patron local du Medef, Bernard Fontanel, "parole de maçon !" ajoute malicieux celui qui continue de se présenter comme "le petit maçon de Quicieux" et qui a placé son fils Norbert dans le collège Industries.

La liste du Medef comporte 80% de nouveaux, soit un sacré coup de balai que certains politiques feraient bien de méditer. 15% de femmes, peu mais "au-dessus du taux de femmes chefs d’entreprise" affirme celui qui est "l’associé d’une femme chez Distriborg". 60% d’entrepreneurs patrimoniaux et une très large dose de "noms" familiers des pages de Lyon People (dont certains ouvertement "bling-bling !) ou des pages roses du Figaro ou du Progrès. Au passage, nous vous en avions donné l’essentiel il y a 15 jours (lire ici ). Citons en vrac : Philippe-Marc Jocteur, roi de la baguette et boulanger à l’île Barbe et aux Halles, Richard Sansavini, PDG d’Arrivetz, temple de la décoration, Emmanuel Faucon, le très dynamique gérant de la Brasserie des Brotteaux et du Rendez-vous des Amis, Thierry Lahon, notre compère d’àKGB où les Rolex se comptent à la louche ; le VP du Grand Lyon Roland Bernard, le très (trop ?) actif patron d’Axotel ; Eric Lambolez, chef de chez Jean Brouilly à Tarare et membre des Toques Blanches Lyonnaises. Vous en voulez encore ? Laurent de La Clergerie, très médiatique patron fondateur de LDLC.com ; Blandine Peillon, abonnée aux articles avec sa PME Jours de Printemps et ex patronne de Charlestown ; Sylvain Barbier, le bo gosse gérant de Neowi que Benoit Soury appelle Stéphane; l’intrigante Rima Saliba, patronne du groupe Byblos, en charge de la sécurité des meilleures nuit lyonnaises ; Jean-Christophe Larose, PDG du groupe Cardinal et organisateurs de belles fêtes bling-bling à répétition ; Ronald Sannino, ex collaborateur de Gérard Collomb, qui a rejoint la groupe Casino ; Denis Roussillat, de chez Orange, les téléphones… Bref ils sont 60, et il y a de belles boîtes.

La campagne du Medef coûtera 280 000 euros, salaires des permanents de l’organisation patronale compris. Pour cela on aura droit à un blog bien foutu (www.benoit-soury.com), à un compte twitter, à des plaquettes, à des réunions et à des honoraires de Kaelia, la boite de com dont Bruno Rousset (April) est copropriétaire.

Et si vous vous demandez à quoi peut bien servir une CCI, il suffit de cliquer ici (http://www.lyon.cci.fr/site/cms/28702/La-CCI-de-Lyon-ca-sert-a-quoi–?) pour voir la vidéo. Une dernière précision, tous les chefs d’entreprise peuvent voter, du 28 novembre au 8 décembre, notamment par internet.

* On rappelle pour l’équité que la CGPME conduit également une liste avec, en tête, un tandem pour le moins inhabituel, Philippe Grillot, Medef à Paris et CGPME à Lyon, et François Turcas, ami de tous et de toutes !