Photo © Saby Maviel

Par Christophe Magnette

Lumière, son, vidéo, ce triptyque se révèle gagnant depuis bientôt une décennie pour Euro Sono. Prestation, installation et location, tel est le tiercé dans l'ordre des cœurs de métier de la p'tite PME implantée au cœur du 6ème arrondissement. Seule la direction finalement s'effectue en solo. Ayant atteint l'âge du Christ, Alexandre Jeannerod tient la barre. Et souque ferme.

On imagine aisément trouver ce genre d'activités en périphérie, au fin fond d'une zone industrielle. Avec Euro Sono, cette image d'Epinal prend donc du plomb dans l'aile, et les habitants de la rue Félix Jacquier en sont quittes pour des nuits blanches lorsqu'il s'agit de décharger le « matos » aux aurores ! Seulement voilà, n'en déplaisent aux insomniaques, l'installation intra-muros est tout sauf anodine – question de praticité et de réactivité – proche de la Cité Internationale, du Transbordeur mais surtout des principales adresses qu'équipe Alex T'Rem : les lieux emblématiques des Brotteaux et de la Presqu'Île. Après 10 ans d'activité, Euro Sono a donc tissé sa toile, faite de faisceaux lumineux nimbés de décibels et d'images. Flash-back : Dès le début des années 90, Alexandre Jeannerod – Alex pour les initiés – monte sa première sono. La « technique » le passionne. Un unique BAC scientifique obtenu au lycée du Parc, ce passionné de sports mécaniques attrape le virus de l'entrepreneuriat ; d'abord en microsociété puis en décembre 1998 il se lance dans le grand bain avec un ami. Après quelques péripéties, Alex mène seul sa barque depuis 2003.

Stabilisation et restructuration interne

Et si les journées sont longues, il est enfin parvenu au luxe absolu : avoir ses nuits et ses week-ends ! Car on devine que le tout jeune papa a cravaché. Mais les résultats sont là : 1,050 millions de chiffre d'affaires l'an dernier (+30%) succédant à un exercice précédent lui aussi empreint d'une croissance à deux chiffres – + 40% – Euro Sono sort de deux années pleines. Et maintenant ? Le patron, qui détient 85% du capital de sa boite, est sans ambages : « Place à la stabilisation et à la restructuration ». Il susurre, en aparté, qu'il cherche un chargé de production, admet qu'il entend développer la location vers les professionnels et abandonner la vente « pas assez intéressante ». Surtout, il entend enrichir sa palette d'offres. Si les prestations comptent pour 60% dans son chiffre et les installations pour 14%, il aspire à investir deux autres secteurs « la scène en priorité et la distribution électrique ». Avec ses sept salariés et ses 380 m2 dont il est propriétaire, Alex est assis sur une belle réussite. « On manage comme on est », se plait-il à rappeler, boosté par l'adrénaline que lui procure son costume de chef d'entreprise. L'avenir ? Il y pense. Eclairer son chemin, mettre sa vie en scène, il sait faire aussi…