Par Morgan Couturier
Editeur de solutions de suivi des patients atteints de maladies chroniques depuis 2017, la start-up Follow Patient offre aux médecins une large palette de services destinés à favoriser l’accompagnement des malades.
Le poids des mots a beau être un concept connu de tous, il n’en demeure pas moins complexe à expliquer. À plus forte raison, lorsque ces derniers s’emploient à évoquer le rude sujet de la maladie. Un point sensible pour lequel la parole n’est plus d’argent, mais d’or, lorsque ces mêmes mots se voient contraints de soulager les maux. Leur portée se veut même encore plus large, lorsque la maladie se dit chronique et le soutien indispensable. Un exercice hélas souvent galvaudé. Par faute de temps. Du moins, jusqu’à présent. Ou plutôt jusqu’en 2017, date de création de Follow Patient, entité lyonnaise érigée au bénéfice des patients atteints de maladies chroniques.
D’obésité et d’endométriose (maladie gynécologique touchant une femme sur dix, ndlr) en l’occurrence, ces deux pathologies ayant suscité l’attention première de l’ingénieux Calwin Ly, autrefois spécialisé dans la conception de dispositifs médicaux tels que l’anneau gastrique. « A cette occasion, j’ai rencontré de nombreux médecins, des chirurgiens et je me suis rendu compte qu’ils n’arrivaient pas à suivre leurs patients. En discutant avec eux, l’idée m’est venue de créer Follow Patient », raconte le fondateur de la jeune start-up.
« Un outil de messagerie sécurisé » dessiné pour les médecins et leurs patients
La suite fut d’une précision chirurgicale. L’innovation se mettant souvent au service la santé, le Lyonnais sut tirer profit des bienfaits de l’informatique et des smartphones pour mettre au monde des applications spécialisées, le but étant de « faire gagner du temps » aux spécialistes. « Via ces applications de suivi, les médecins vont pouvoir paramétrer le parcours de soins des patients, lister les examens à faire, les spécialistes à aller voir. Tout ceci est alors soumis aux malades, qui reçoivent tous les éléments sur leur portable », expose l’ingénieur, celui-ci veillant toutefois à préciser que les plateformes en question (Follow Surg et Follow Metrios) ne remplacent en rien, la nécessité d’une consultation.
« Il y a parfois six mois, un an entre deux consultations. L’idée est d’avoir un accompagnement entre les deux », poursuit-il. Source de soutien pour les patients, Follow Patient porte donc pour lui l’idée d’un gain de temps non-négligeable pour les médecins, capable de fait, de se dévouer exclusivement au bon fonctionnement des traitements.
« Le but est d’aller vers deux ou trois pathologies chroniques par an »
« Les maladies chroniques, c’est ce qu’il y a de plus chronophage. Le médecin va donner des traitements, mais pour ce genre de maladie, il a aussi le devoir de s’assurer qu’à terme, la santé du patient s’améliore », souligne Calwin Ly. Alors que la France représente le troisième marché mondial de l’obésité (après les USA et les Brésil, ndlr), Follow Patient souhaite ainsi se rappeler aux bons souvenirs de certains écrits : « le poids d’une charge dépend de celui qui la porte ». Depuis ses bureaux glissés cours de Verdun, la start-up aspire donc à faire basculer la balance du bon côté : celui d’une « vie meilleure », où l’accompagnement serait plus ample et la charge de travail amincie. Et ce, quitte à déployer ses armes vers de nouvelles pathologies comme la cancérologie ou l’insuffisance rénale.
« On a des prototypes, des tests en cours. Pour ces deux maladies, l’objectif est de sortir une application en 2022 et à terme, d’aller vers deux ou trois pathologies par an », avoue le dirigeant lyonnais. Une ambition réfléchie, à l’orée des millions de personnes concernées, quand l’obésité elle, ne frappe « que » 15% de la population française. Des chiffres glaçants, qui nourriraient néanmoins le nombre d’utilisateurs (20 000 à l’heure actuelle) et de médecins référencés (ces derniers sont soumis à un abonnement mensuel compris entre 120 et 180€ selon les fonctionnalités). Chose faite, il ne resterait alors qu’à se dupliquer sur d’autres contrées. À d’autres malades. En Suisse, en Belgique, ou mieux, aux Etats-Unis. Nul doute que sur place, en Follow Patient les malades croiront.
>Plus d’informations sur www.followpatient.com
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