Guiffrey de Vaublanc, le bel au bois d’antan

23 septembre, 2009 | BUSINESS NEWS | 0 commentaires

vaublanc1 Photos © Fabrice Schiff

 

Par Pauline Turuban

 

Récemment installé dans son atelier cours de Verdun, le jeune ébéniste d'art Guiffrey Viénot de Vaublanc donne une seconde jeunesse au mobilier d'époque. Rencontre avec un passionné d'histoire de l'art qui fait des merveilles dès qu'il a du bois entre les doigts.

 

vaublanc2 24 ans à peine et déjà la passion du bois chevillée au corps. Le bac en poche, Guiffrey de Vaublanc étudie l'histoire de l'art pendant un an avant de céder à l'envie qui le taraude depuis des années : il se lance dans une formation de trois ans en ébénisterie à Nancy. Enfant, son père l'emmenait souvent dans les brocantes, d'où son goût prononcé pour le bois et les antiquités. Il n'avait toutefois jamais touché au métier avant de débuter son apprentissage. Le jeune homme est d'ailleurs le seul ébéniste d'une longue lignée de sang bleu, qui a très bien accepté son choix : « De nombreux membres de ma famille possèdent des meubles anciens et sont contents d'avoir quelqu'un pour entretenir leur patrimoine. » Guiffrey découvre assez tôt que vivre de sa passion se mérite : la formation est exigeante, mais il ne tarde pas à sortir du lot en finissant major de sa promotion, raflant au passage la mention « Très bien ».

 

vaublanc3  Cela fait maintenant un an que l'artisan est son propre patron, son atelier est installé dans les murs d'une ancienne brasserie, à deux pas de la place Carnot. Un local spacieux où des meubles décrépits attendent leur lifting entre les établis et les flacons de vernis. Guiffrey est avant tout restaurateur, spécialiste pour redonner un coup de jeune aux éléments de mobilier usés par les années. Marqueteries et patines n'ont plus de secrets pour lui. Un travail de fourmi qui lui sert de vitrine, mais son vrai dada, c'est la réalisation de copies de meubles anciens, à partir de photos et de plans, en réutilisant les techniques originelles. Il a fabriqué quelques pièces dont il est particulièrement fier, dont un guéridon d'époque « Transition » qui lui a valu les honneurs de son école à la fin de ses études. Une passion chronophage qui reste à l'état de hobby, « pour l'instant » précise t-il.

 

vaublanc4 Etre un bon ébéniste ne s'improvise pas. Rigueur et patience sont des conditions sine qua non. Mais, selon Guiffrey, le sens de l'observation est la qualité essentielle : quand il recueille un meuble à soigner, l'artisan se ménage toujours une nécessaire période d'étude durant laquelle il évalue avec précision le travail à fournir. La phase qu'il préfère : « J'adore recevoir un meuble pourri et visualiser tout ce que je vais pouvoir en faire. » C'est seulement après qu'il établit un devis, souvent un ou deux mois plus tard, parfois au mécontentement de ses clients. Mais le jeune homme est un perfectionniste qui aime faire les choses à sa façon. Ce qui se traduit aussi dans ses méthodes : pour lui, l'ébénisterie est un art ; il privilégie les travaux sur lesquels il peut imprimer sa patte. Notre homme tient à son autonomie, et pourtant la solitude lui pèse parfois : « Je n'ai pas le droit à l'erreur ; il n'y a personne pour me dire si je fais une boulette. » Alors en attendant de pouvoir embaucher, il accueille parfois des stagiaires dans son repaire, histoire de ne pas « devenir un ours ».

 

vaublanc5 Aujourd'hui, les choses commencent à se passer « plutôt bien » pour l'artisan. Son travail s'adresse essentiellement à une clientèle de proximité, attirée par le bouche-à-oreille, et plutôt aisée : « C'est un luxe de faire appel à un ébéniste. Et puis cela suppose une attirance pour les meubles anciens, donc un milieu social particulier ». A raison de deux ou trois clients par mois et des pièces qui peuvent lui demander jusqu'à une semaine de travail chacune, il s'en sort, même si la seule restauration de meubles ne lui suffirait pas à rentabiliser ses investissements. C'est pourquoi Guiffrey est aussi menuisier à ses heures, un métier « complètement différent de celui d'ébéniste, mais dès qu'on parle de bois, ça me va ». Notre fondu de mobilier Louis XIV pose donc aussi parquets et fenêtres, pour pouvoir financer son avenir avec celle qui deviendra sa femme dans quelques mois. Mais qu'on ne s'y méprenne pas : son objectif, à terme, reste de « vivre de son art ».

 

Ebénisterie d'art G de Vaublanc

17, cours de Verdun – Lyon 2

Tél : 06 68 97 21 01

 

 

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