Texte : Christophe Magnette – Ils se sont dit, oui : le groupe Maier et la marque Jaeger-Lecoultre, incarnée entre Rhône et Saône par Guillaume Forest, ont acté un rapprochement, avec pour dessein d’offrir un rayonnement encore plus fort, au manufacturier suisse.
“Nous étions confrères ; nous allions chez l’un ou chez l’autre : désormais, nous sommes chez nous. [Sourires]” À l’unisson, Jean-Louis Maier et Guillaume Forest ont ainsi décidé d’œuvrer de concert. Sans anicroche, mus par “une vision commune.” Six mois de discussion (seulement), pour acter un rapprochement duquel chacune des parties est censée tirer profit : une offre régionale complémentaire pour le groupe Maier ; un back-office et des investissements en communication et stratégie digitale sans équivalent pour Guillaume Forest, 56 ans, “piqué” Jaeger-Lecoultre à la fin des années 1990.
A la tête de la boutique officielle lyonnaise (à peine quatre-vingts dans le monde), depuis 2008 (rue Gasparin, dans le deuxième arrondissement de Lyon), l’ancien militaire de carrière (officier), qui a fait ses gammes (et ses preuves) dans l’artillerie, “a toujours perçu une corrélation entre cette derrière et l’horlogerie.” Le soin apporté au détail, sans doute, une question de précision, bien sûr, mais pas que… En matière de Jaeger-Lecoultre, cet homme est un livre ouvert sur une histoire (franco-suisse), qu’il porte et incarne. D’ailleurs, en parlant du manufacturier suisse, il dit, “On”.
À moyen terme, un nouvel écrin pour Jaeger-Lecoultre !
Il faut dire qu’à deux heures de Lyon, dans le Jura suisse (la vallée de Joux), le temps s’est comme… arrêté. Au Sentier, à un peu plus de mille mètres d’altitude, la “Grande Maison” emploie mille deux cents personnes. Logique, à écouter Guillaume Forest, “puisque toutes les montres Jaeger-Lecoultre y sont assemblées, à la main, de A à Z !” Un savoir-faire unique, “au bout du monde”, parfait équilibre entre tradition – “Nous fabriquons nos propres vis, en les faisant bleuir” -, et modernité – “En moyenne, comptez cinq ans de R&D pour une montre ; chacune d’entre elle possédant un mouvement spécifique dédié.”
De “vraies montres” donc, s’enorgueillit Guillaume, en effleurant son iconique modèle Reverso, élégamment porté au poignet. “Cette marque est un marqueur, renchérit Jean-Louis Maier, un objet que les gens se plaisent à offrit pour célébrer un évènement particulier.” Le fruit d’un rapprochement réussi, entre Antoine Lecoultre (1801-1883), fondateur de la “Grande Maison”, en 1833 et la famille Jaeger (ils ne fusionneront cependant qu’en 1937), deux destins d’horloger au service d’une inventivité séculaire.
Une posture et un état d’esprit que Jean-Louis Maier et Guillaume Forest entendent poursuivre à nouveau, animés, en filigrane, par l’ambition d’offrir un nouvel écrin à Jaeger-Lecoultre, “la marque des gens bien élevés”, dixit Guillaume Forest, toujours enclin à organiser des visites privées de la “Grande Maison”. Qui accueille tout le monde, à condition d’être bien élevé, donc.
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