Par Morgan Couturier
Expert en plans interactifs dans le milieu de l’événementiel, la start-up Spott donne depuis 5 ans, la possibilité de dessiner et réserver ses emplacements en quelques clics. Une aubaine pour les exposants, comme pour organisateurs de salons et de brocantes.
À tête reposée, à la lumière du jardin des plantes, il est facile de voir fleurir quelques métaphores, en rapport l’activité de la voisine société Spott. Celle-ci spécialisée dans la cartographie et l’élaboration de plans interactifs à destination des organisateurs de brocantes et autres salons, il serait spontané d’écrire que l’entreprise a savamment choisi son emplacement. Depuis le pied de la montée des Carmélites, les riverains du coin pourraient également témoigner de son essor, comme si la jeune start-up avait monté les marches glissées devant la porte d’entrée. Des signes parmi tant d’autres qui, après 5 ans d’existence, apportent du plaisir à ses dirigeants Cathy et Anthony Gros-Gaudenier en tête (ci-dessous). Il faut dire qu’en autant de temps, Spott a su gravir ces fameuses marches, pour s’assumer aujourd’hui comme le leader français en la matière.
Le plan des stands est digitalisé, les emplacements réservés depuis Internet
Imitée, jamais égalée, la société lyonnaise doit pourtant son salut à un coup de pouce du destin. À un client, une association, Chevreuil & Co, dont l’ambition d’initier une brocante fut dérangée par le côté archaïque des procédures. « Ils m’ont demandé d’imaginer un site de gestion et de réservation en ligne pour leur brocante. Je me suis dit que l’on devrait leur faire réserver des emplacements via Google Maps, et élaborer un module permettant de dessiner ces emplacements à la volée, pour que les exposants puissent voir où ils vont être placés », rapporte la fondatrice, alors en freelance.
Le succès fut tel que celle-ci s’enthousiasma pour ce marché florissant, dont les bénéfices et le gain de temps (estimé à 300 heures par événement, ndlr) étaient évidemment attrayants. La plateforme MyBrocante fut ainsi créée en 2017, pour le plus grand bonheur des collectivités françaises (dont la braderie d’Oullins), avant que l’idée de s’étendre aux foires et aux salons ne gagne l’esprit des dirigeants. Une seconde plateforme, Planexpo, fut naturellement enfantée, deux ans plus tard. Crise oblige, le plaisir fut pourtant contrecarré par la noirceur des confinements et la restructuration du milieu de l’événementiel. Les événements physiques damnés, Spott sut néanmoins se réinventer, basculant de fait, sur la gestion de salons numériques.
« On a réussi à transformer le virtuel en opportunité »
« On a recréé un hall d’exposition virtuel. On est parti du besoin des organisateurs qui pour la première fois de notre vie, ne voyaient pas d’événements physiques se dérouler, en offrant une simulation de leurs événements en ligne », expose le directeur général. Le cadre devenant virtuel, Spott sut malgré tout conserver la notion de parcours. D’interactions aussi. « Le but est que les gens se rencontrent », présente la direction, chargée d’organiser près de 250 événements chaque année, et ce malgré la crise.
Prévoir étant déjà agir, Spott entrevoit la suite : des salons hybrides, jonglant entre présences physiques et échanges à distance. « On a vraiment une carte à jouer », s’enthousiasme Cathy Gros-Gaudenier, alors que la société affiche, grâce à ses abonnements annuels, près de +349% de croissance pour Planexo. Marche après marche, Spott semble donc poursuivre son ascension. La Belgique, le Maroc ou le Canada, sont autant de sommets en réflexion. Après tout, les limites sont celles que l’on s’impose.
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