Les 60 bougies de CGE Emballages. Une histoire emballée, et emballante !

10 octobre, 2022 | BUSINESS NEWS | 0 commentaires

Texte : Christophe Magnette – Octobre 1962 – octobre 2022 : CGE Emballages célèbre ses soixante ans. Une saga qui porte le sceau de la famille Carrillon : Henri, le père et ses deux fils, Jérôme et Stéphane. Où l’histoire d’un industriel qui fabrique ses propres emballages, comme pour protéger un savoir-faire. Et un savoir-être.

2 octobre 1962 : Henri Carrillon est un jeune homme heureux, Comptoir Général d’Emballage (sans “S” à l’époque) voit le jour au 9, rue Hector-Berlioz, à Villeurbanne. Quid de la genèse ? “Il y a tellement de choses à dire”, sourit, l’œil malicieux, notre octogénaire, toujours bon pied, bon œil, à l’heure de s’attarder sur un passé, pour le moins emballant : “Au retour de mon service militaire, j’ai rejoint mon cousin qui vendait du papier. Alors, joueur de rugby, je suis sollicité par le club d’Oyonnax pour rejoindre leur rang. Or, à défaut de négocier un salaire, je leur propose un deal inédit : que les dirigeants me fassent rencontrer des clients potentiels pour que je puisse développer mon chiffre d’affaires (il sourit). Et ça a marché ! Vous imaginez la scène : “Salut, je te présente Carrillon ; c’est un joueur du club qui vend de l’emballage ; tu lui en prends pour combien ?” Une posture qui fonctionne. Comptoir Général d’Emballage se fait un nom. Et une place à Villeurbanne.

Les premiers entrepôts du Comptoir Général d’Emballage, au 9, rue Hector Berlioz à Villeurbanne en 1962.

Au point qu’il faut, assez vite, pousser les murs : “Rue Hector Berlioz, nous avions 150 m² au sol, ainsi qu’une superficie identique, en sous-sol. Nous bloquions la rue en permanence (il se marre). Pourtant, nous faisions uniquement de la distribution : mais un cartonnier, installé à côté de nous m’avait donné l’idée de fabriquer…” Six ans plus tard (en 1968), Henri prend ses clics et ses clacs pour investir le 90-94, rue Louis-Becker, toujours à Villeurbanne. Et met ses plans à exécution : grâce à un sourcing de premier choix, il innove en permanence (PVC Havane, film à bulles d’air, papier kraft etc.), produit sur un deuxième site et fait du Comptoir Général d’Emballage une référence régionale en matière de cartonnages, étiquetages et conditionnement, calages et protections, systèmes de fermetures et équipements.

Une histoire de famille. Et villeurbannaise.

Résultat ? Pour grandir, il faut (encore) déménager. Chose faite, en 1990. Avec l’aide de Constant Giorgi à la construction et de Charles Hernu pour aider à finaliser le dossier ; la signature du dossier ayant même été organisée dans les bureaux du premier magistrat de la ville… “Une ancienne filiale d’Alsthom avait été démolie. Le terrain était nu : 50 000 m², au cœur de Villeurbanne”, se souvient Henri. Qui gardera 20 000 m² pour CGE (dont 16 000 couverts) ; le reste étant réparti, entre un parc d’activités et un immeuble. Voilà pour le décorum. Demeure le plus important : l’humain. En l’occurrence, Jérôme Carrillon (l’aîné, avec un an de plus), et Stéphane, les deux fils qu’Henri aspire à faire venir près de lui pour veiller au développement d’une entreprise qui revêt alors, une dimension familiale.

En 1990, Henri Carillon rachète un ancien tènement d’Alstom, rue Emile Descorps, avec Constant Giorgi. Le terrain est divisé en trois et accueille depuis lors l’usine de CGE Emballages, un parc d’activités et un immeuble d’habitation.

Je gagnais bien ma vie, en qualité de vendeur de photocopieurs, se remémore Jérôme. Il a donc fallu que je négocie mon arrivée, car nous n’étions pas d’accord sur les chiffres. (Sourires) Il prend ses fonctions à la fin de l’année 1990 – “Nous étions encore rue Louis-Becker : murs orange, sans fenêtre” [rires] -, bientôt rejoint par Stéphane qui, après une école de commerce et un BTS action commerciale, sort diplômé de Harvard, avec “une note d’honneur en marketing”. Depuis, père et fils font merveille : si Henri a passé la main, Jérôme (aux achats, aux finances et au commerce) et Stéphane (à la gestion, à l’informatique et au marketing), ont trouvé un équilibre salutaire. Qu’ils partagent depuis quatre ans avec deux associés – “une promotion interne”, se félicitent les deux frères – Bernard Dessailly, responsable commercial et Éric Pellisson, responsable de la production. Delà à phosphorer sur l’avenir…

Un site marchand depuis janvier 2020, comme levier de développement.

En attendant, les feux sont au vert pour CGE Emballages (avec un “S” dorénavant) et sa quarantaine de collaborateurs. Deux activités : fabrication (la plus importante) et négoce ; un process totalement automatisé ; une forte présence sur des secteurs d’activités tels que le luxe, l’automobile où la ventilation, “des grands comptes certes, souligne Jérôme, mais n’oublions pas le cœur de notre ADN : des centaines de clients qui nous font vivre au quotidien”, CGE Emballages est un fabricant… d’emballages industriels qui se distingue par une faculté à élaborer des solutions innovantes peu communes. “Nous sommes des industriels à taille humaine qui continuons à faire du commerce”, précise Jérôme.

L’impressionnante cathédrale de cartons. CGE Emballages s’approvisionne auprès de papetiers français pour sa matière première

Grâce “à une équipe soudée et motivée”, un appareil productif, en capacité de “sortir” un million de boîtes… par semaine (!), un bureau d’étude ultra-performant, la “boîte” villeurbannaise a su faire de son acronyme, une signature respectée. Et sollicitée, depuis le lancement du site marchand, en janvier 2020, “formidable outil pour optimiser la vente par correspondance.” Ça roule fort donc, pour CGE Emballages, à l’instar des quatre camions “maison”, qui sillonnent les routes grâce à du biocarburant (du colza français), preuve s’il en est, qu’industriel peut rimer avec éco-responsable. “Dire que je pensais appeler mon entreprise, Comptoir Lyonnais d’Emballage, jusqu’à ce que je me dise que j’étais bête : avec un nom pareil, les Stéphanois ne me prendraient jamais de cartons !” Henri Carrillon s’amuse encore de l’anecdote. La Loire n’est plus un enjeu : lui et ses fils ont un horizon dégagé. Une histoire bien emballée. Et sacrément emballante.

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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