Une soixantaine de viticulteurs, intermédiaires et responsables de supermarchés comparaîtront à l'automne à Villefranche-sur-Saône (Rhône) pour un trafic de sucre qui aurait servi à améliorer artificiellement des vins du Beaujolais entre 2004 et 2006, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
"L'enquête est terminée et les faits sont avérés, le trafic est établi, de nombreux acteurs ayant reconnu les faits. Ils seront donc jugés au tribunal correctionnel à l'automne", a indiqué le procureur de Villefranche-sur-Saône (Rhône), Francis Battut. La date précise n'a pas encore été fixée, mais le procès, qui devrait durer deux ou trois jours, en raison du nombre de prévenus, se déroulera "après les vendanges", a précisé le magistrat. Les prévenus devront répondre de plusieurs infractions, parmi lesquelles achat et vente sans facture, détention et usage de produits propres à falsifier et falsification de vin, des délits passibles d'amende, mais aussi de prison, a encore détaillé M. Battut. L'affaire avait débuté début décembre avec l'interpellation de quelques personnes dans le cadre d'une enquête portant sur la vente de 600 tonnes de sucre sans facture réalisée dans plusieurs supermarchés de la région, qui auraient été ensuite revendues à des viticulteurs du Beaujolais. Les enquêteurs avaient réussi à identifier les destinataires du sucre grâce aux carnets des revendeurs. Plusieurs dizaines de viticulteurs avaient ensuite été entendus. La chaptalisation est une pratique légale en viticulture. Elle consiste à rajouter un peu de sucre en début de fermentation afin d'augmenter le degré d'alcool, et doit être consignée sur un carnet "de sucrage". Mais l'ampleur du réseau clandestin montre que la pratique illégale de dépassement des chaptalisations autorisées (surchaptalisation) était assez répandue dans les années 2004 à 2006.
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