Par Morgan Couturier
Spécialiste de l’impression grand format, LightAir habille les façades des enseignes et valorise les édifices lyonnais, au gré de leur publicité aux dimensions impressionnantes. Une autre façon de couvrir le prix des rénovations du patrimoine.
Il parait que « l’architecture est le témoin incorruptible de l’histoire », si l’on s’épanche sur les écrits du Méxicain Octavio Paz. Avec LightAir, société éculloise créée en 2002, les récits du passé prennent une toute autre tournure, à en croire ces immenses bâches publicitaires, apposées sur la façade des immeubles lyonnais. L’homme vit avec son temps, mais Jean-Baptiste et Julien Aguettant, épaulés par leur associé Laurent Tassard sont de nature à anticiper. Un peu par hasard, il est vrai, mais leurs impressions publicitaires en grand format ont donné une toute autre vision des grands ouvrages et adouci la facture de la réfection de notre patrimoine. « C’est un concours de circonstances, soutient Julien Aguettant, spécialisé jusqu’alors dans l’habillage des enseignes. Nous connaissions très bien un syndicat de copropriétés, lequel rencontrait des difficultés lors d’un ravalement de façade. Il cherchait à alléger la note. Nous ne l’avions jamais fait, mais nous y sommes arrivés ». Par un « simple » jeu d’impression, le 68 rue de la République s’est alors drapé d’une immense toile, à l’effigie du partenariat signé entre l’OL et la marque aux trois bandes, son équipementier.
« On permet aux Lyonnais de valoriser le territoire
et de financer les travaux »
« On a été les premiers à le faire », se souvient-il. Depuis, une centaine de campagnes ont égayé les édifices de la capitale des Gaules, vantant tantôt des joailleries, des sites de prêt-à-porter (Asos) ou le géant américain Netflix. La pratique est en vogue, à tel point que dans les couloirs de LightAir, la tendance est plutôt à l’équilibre entre habillage d’enseigne et bâchage sur patrimoine. « Cette année, on s’oriente vers du 50-50 », confirme le directeur du développement, en dépit d’une réglementation stricte, et ce, malgré quelques aménagements consentis par l’Etat. Pour faire sa pub, et celle des autres, LightAir se concentre ainsi sur ces monuments historiques et classés, seuls bâtiments autorisés à se couvrir d’affichages publicitaires. Une pratique en pleine expansion, que ce soit sur les façades de la place Bellecour, sur les murs du resplendissant Palais de la Bourse de Bordeaux ou dans la capitale, sur la rue du Faubourg Saint-Antoine. Des adresses prestigieuses en somme, lesquelles donnent un peu plus d’écho à cette citation d’Andy Warhol : « N’importe quelle publicité, est une bonne publicité ».
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