L’Opéra de Lyon brise le « tabou » de la rentabilité économique de la culture

22 décembre, 2011 | BUSINESS NEWS | 0 commentaires

Opera de Lyon.jpg L’Opéra veut casser l’image de la culture comme non rentable – Photo DR

 

L’Opéra de Lyon, deuxième de France derrière Bastille, a présenté une étude marketing sur "les retombées économiques générées par son activité", souhaitant briser le "tabou" de la rentabilité des institutions culturelles vivant des subventions publiques.

 

"Il faut crever ce tabou qui consiste à ne pas parler des retombées économiques" des institutions culturelles françaises, a dit Serge Dorny, directeur de l’Opéra de Lyon depuis 2003. "Dans les pays anglo-saxons, on en parle depuis longtemps", a ajouté ce Belge passé par la direction du London Philharmonic Orchestra. "Ça vous choque?", a-t-il demandé à la presse, commentant un schéma montrant que pour "un euro de subvention", son institution génère "0,80 euro" d’"impact économique des spectateurs" (avec, par exemple, les hôtels et restaurants fréquentés par les spectateurs) et "deux euros" d’"impact économique de l’activité de l’institution" (qui fait vivre des sous-traitants locaux). L’Opéra de Lyon a un budget de 38 millions d’euros, certes loin derrière les 196 millions de Bastille, rappelle M. Dorny, mais qui lui vaut d’être le deuxième de France en termes de budget. La somme lui permet de monter des œuvres en coproduction avec l’Opéra de New York (comme récemment "Le Nez" de Chostakovitch) ou de s’offrir le chorégraphe vedette Benjamin Millepied.

 

En commandant cette étude marketing, "unique en France pour une institution culturelle de cette envergure", Serge Dorny se défend de vouloir tirer la couverture des subsides publics aux "institutions économiquement efficaces" comme la sienne en cette période de crise. "Ce n’est pas une étude sur l’efficacité économique", affirme-t-il, alors que les subventions publiques de l’Opéra de Lyon (28 millions d’euros pris en charge à 60% par la ville de Lyon, 20% par l’Etat, 10% par la région Rhône-Alpes et 10% par le département du Rhône) sont assurées jusqu’à décembre 2015. Outre le fait de casser l’image de la culture comme non rentable, une telle étude, fondée sur un "échantillon aléatoire" de 5.000 spectateurs de l’Opéra, permet de mieux connaître son public et de mieux cerner les "cibles marketing" que sont les amateurs de ballets ou d’opéras, insiste Serge Dorny. On découvre entre autres dans cette étude commandée au cabinet parisien Nova Consulting, qui compte aussi parmi ses clients la Maison européenne de la Photographie ou le Musée des arts décoratifs, que l’âge moyen des spectateurs de l’Opéra de Lyon est de 47 ans (contre une moyenne de 50 ans pour l’ensemble des opéras français, alors que l’âge moyen des Français est de 41 ans).

 

 

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